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Inondations au Brésil: à l'heure du réchauffement, des dégâts d'une ampleur inhabituelle

Pour Humberto Simonaio, propriétaire d'un glacier à Muçum, pas de doute: les inondations qui ont frappé sa ville du sud du Brésil ont été les "plus importantes de l'histoire". Les destructions y ont pris des proportions saisissantes, à l'heure du réchauffement climatique.

"Depuis que je suis né, je n'avais encore jamais dû quitter ma maison lors d'une inondation", dit-il à l'AFP.

Muçum a été la ville la plus touchée par les précipitations exceptionnelles et les vents violents qui ont frappé la semaine dernière l'Etat de Rio Grande do Sul.

Une semaine après le passage du cyclone, les travaux de nettoyage se poursuivent dans les rues boueuses de cette ville de 4.600 habitants, où seize personnes ont trouvé la mort et dont le centre n'est plus qu'un tas de ruines.

Le nombre de personnes disparus a été ramené de 46 à neuf, selon le dernier communiqué officiel de mardi.

"Les vies humaines sont gravement affectées par le réchauffement excessif de l'atmosphère de la planète, qui se traduit par des événements extrêmes dans diverses parties du monde", explique Dakir Larara Machado da Silva, professeur de climatologie à l'université fédérale de Rio Grande do Sul.

Il énumère auprès de l'AFP: "Des précipitations intenses, ce qui se produisaient en un mois se produisent maintenant en 24 heures, des vagues de chaleur record, des périodes de sécheresse prolongées..."

"C'est une bombe à retardement" qui modifie les régimes de précipitations et de températures. "Des zones qui n'avaient pas été atteintes (par les inondations) commencent à l'être aujourd'hui", souligne le professeur Machado da Silva.

Samedi lors du sommet du G20 en Inde, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a mis en garde contre l'"urgence climatique sans précédent" à laquelle le monde est confronté du fait d'un "manque d'engagement en faveur de l'environnement", citant en exemple les inondations dans son pays.

- "Exceptionnel" -

Dans le quartier de Fatima, le plus touché de Muçum, la maison où Ana Luisa Batiuci, une enseignante de 56 ans, vit avec son mari et sa fille, a reçu plus d'un mètre d'eau, bien qu'elle soit située au sommet d'une colline.

"Nous sommes habitués, nous nous inquiétons à chaque fois qu'il pleut", mais l'eau "n'a jamais atteint une telle hauteur", dit la femme tout en nettoyant la boue qui s'est accumulée devant sa maison.

Certains habitants jugent que les digues de trois barrages hydroélectriques voisins ont aggravé les inondations. Mais pour M. Machado da Silva, ces derniers, sans vannes pour libérer l'eau, "n'ont eu aucune influence".

Selon lui, Muçum a été frappé par un "événement climatique exceptionnel qui défie les mesures de prévention". Et qui probablement va se répéter. "C'est le début de quelque chose qui va durer", assure-t-il, plaidant notamment pour une amélioration de la planification urbaine, ainsi que du système d'alerte de la population.

Le cyclone a touché plus de 330.000 personnes dans une centaine de localités, avec des pertes estimées à plus de 1,3 milliard de reais (270 millions de dollars américains).

En juin, un cyclone a fait au moins treize morts dans ce même Etat de Rio Grande do Sul. En février, 65 personnes sont mortes lors de glissements de terrain provoqués par des pluies record à Sao Sebastiao, une station balnéaire à environ 200 kilomètres de Sao Paulo.

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