Partager:
Israël a éliminé un nouveau chef militaire du Jihad islamique vendredi, portant à 33 morts palestiniens et un israélien le bilan des affrontements à coups de roquettes et missiles entre l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens de Gaza depuis mardi.
L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir une trêve qui mettrait fin à l'escalade de violence la plus grave depuis août 2022 entre mouvements armés à Gaza et Israël.
Selon une source palestinienne proche des pourparlers, "l'Egypte a présenté [vendredi] soir une nouvelle formule de cessez-le-feu". "La partie palestinienne va l'étudier et l'Egypte attend aussi une réponse" d'Israël, a-t-on indiqué de même source alors que selon la télévision publique israélienne, une offre égyptienne de cessez-le-feu "améliorée" a été transmise à l'Etat hébreu.
Le département d'Etat américain a "fermement condamné" vendredi soir dans un communiqué les tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza et "insisté sur l'urgence de parvenir à un accord de cessez-le-feu afin d'empêcher toute nouvelle victime civile et de rétablir le calme".
Les violences ont commencé mardi par des frappes israéliennes visant le Jihad islamique, classé "organisation terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Vendredi, un sixième chef militaire de ce mouvement a été tué dans une frappe israélienne, sur une zone habitée du centre de la bande de Gaza.
D'après un dernier bilan du ministère de la Santé dans le territoire palestinien, 33 personnes y ont été tuées par les affrontements depuis mardi.
Parmi ces morts figurent des civils, dont des enfants, ainsi que des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé palestinien.
- "Accord honorable" -
Depuis le début de son opération qualifiée de "préventive", l'armée israélienne dit avoir frappé 254 "cibles" du Jihad islamique, qu'il s'agisse d'infrastructures militaires ou de membres du groupe.
En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.
Plusieurs dizaines de roquettes ont encore été tirées de la bande de Gaza vers Israël vendredi, sans faire de blessés.
Ces nouvelles violences interviennent après un répit relatif dans la nuit de jeudi à vendredi, sur fond d'efforts de médiation en vue d'une trêve.
Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, arrivé jeudi au Caire, avait dit vendredi matin à l'AFP espérer dans la journée "un accord honorable qui reflète les intérêts de notre peuple et de la résistance".
Une source au sein du Jihad islamique a indiqué à l'AFP qu'"une des conditions les plus importantes pour un cessez-le-feu est qu'Israël cesse les assassinats à Gaza et en Cisjordanie" occupée.
A Rabat, une source du ministère des Affaires étrangères a "fermement condamné" vendredi "les récentes agressions israéliennes contre la bande de Gaza, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils innocents."
Allié d'Israël à la suite de la normalisation de leurs relations en 2020, le Maroc "réitère son rejet de toutes les violations et actions unilatérales susceptibles [...] d'avoir un impact négatif sur les efforts pour un retour au calme", selon la même source.
Vendredi, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti jusque dans des colonies israéliennes du sud de la Cisjordanie occupée, à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem.
La branche armée du Jihad islamique a affirmé avoir visé Jérusalem, Tel-Aviv et des villes israéliennes, "en réponse aux assassinats et aux agressions continues contre le peuple palestinien".
D'après l'armée, 973 roquettes ont été tirées vers Israël, dont 296 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien, alors que la population des zones limitrophes de Gaza vit dans des abris depuis quatre jours.
- "Où allons-nous ?" -
Dans la ville de Gaza, les rues sont restées vides encore vendredi, les habitants étant terrés chez eux et la plupart des commerces fermés.
La maison de Sabah Abou Khater, 55 ans, a été détruite à Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien.
"Où allons-nous maintenant? Nous sommes dix. Nous n'avons pas de lit, pas d'abri, pas de meubles", a dit cette femme à l'AFP.
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.
Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.