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Le Pr. Guy-Bernard Cadière était l’invité du Martin Buxant à 7h50 sur bel RTL. Professeur de chirurgie à l’ULB, il est aux côtés du Docteur Denis Mukgewe depuis plus de 15 ans à l’hôpital de Panzi dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
La situation est compliquée alors que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont envahi la région.
Sur place, le Docteur Mukwegue « répare les femmes victimes de viols avec extrême violence ». Ces dommages, qu’on appelle des fistules, sont « des communications anormales entre le vagin, le rectum et la vessie. » La technique du Professeur Cardière l’a séduit. Il s’agit de la technique chirurgicale « minimale invasive. » Au lieu d’ouvrir largement un ventre, on procède par incision de 5mm et on contrôle l’opération via une caméra.
« Une stratégie de guerre »
Martin Buxant évoque alors sa rencontre « bouleversante » à l’ULB avec Aline, une femme victime de viols à de multiples reprises qui a été soigné par le Professeur Cadière à Panzi. Car dans l’Est du Congo, « le viol est une arme de guerre » explique le professeur. « Ça ne correspond pas à une pulsion sexuelle », dit-il. « C’est en fait une stratégie de guerre dans le sens où ces viols avec extrême violence détruisent l’appareil génital et terrorisent la femme, la stigmatisent. Elle perd ses urines, elle perd ses selles, elle perd toute dignité parce qu’elle ne sent pas bon, elle est stigmatisée par le village, elle est stigmatisée par son mari qui ne veut plus avoir affaire à une femme qui a été violée par l’ennemi. »
Les conséquences sont donc lourdes pour la femme. « On a des déplacements de population terrorisés par le fait que ces bandes armées viennent violer de manière systématique tout le village », dit Guy-Bernard Cadière. « Et puis, l’appareil reproducteur de la femme n’existe plus, il y a une dénatalité et il y a des infections sexuelles. Tout ça tue. »
















