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Le président érythréen Issaias Afeworki a rejeté jeudi les accusations de violations des droits de l'Homme par son armée dans la région éthiopienne du Tigré (Nord), les qualifiant de "chimère".
"Il y a une chimère dans les esprits de ceux qui participent à (...) ce que j'appelle une entreprise de fabrication de la désinformation", a-t-il déclaré à des journalistes lors d'une visite au Kenya, sans répondre davantage aux questions sur la présence militaire érythréenne au Tigré voisin.
Les troupes érythréennes ont soutenu les forces gouvernementales éthiopiennes dans leur offensive lancée en novembre 2020 contre celles des autorités rebelles de la région du Tigré issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), ennemi juré du régime d'Asmara.
Les États-Unis et des organisations de défense des droits humains les ont accusées d'avoir commis des atrocités durant le conflit, notamment le massacre de centaines de civils.
Un accord de paix a été signé en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré, mais l'Érythrée n'a pas participé aux discussions et ses troupes continuent d'être présentes dans la région, selon des habitants.
L'Érythrée, l'un des pays les plus fermés et autoritaires au monde, dirigé d'une main de fer par Issaias Afeworki depuis son indépendance de l'Éthiopie en 1993, a une politique de conscription universelle à durée illimitée.
Jeudi, quelques heures avant les déclarations de M. Afeworki à Nairobi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé à des sanctions ciblées contre des dirigeants érythréens, accusés d'enrôler des milliers de personnes, dont des mineurs, pour le service militaire, et de punir les familles de ceux qui s'y soustraient.