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La Géorgie a qualifié mardi d'"insultante" la décision prise par l'Ukraine de renvoyer son ambassadeur à Kiev pour protester contre le traitement infligé par Tbilissi à l'ex-président géorgien emprisonné Mikheïl Saakachvili, également citoyen ukrainien.
Lors d'une audience lundi au tribunal à Tbilissi, M. Saakachvili, président de la Géorgie de 2004 à 2013, est apparu très amaigri, le visage émacié. Soulevant son T-shirt, il a dévoilé un torse aux côtes apparentes et un ventre creusé.
En réaction, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi avoir demandé à son ministère des Affaires étrangères de convoquer l'ambassadeur géorgien à Kiev pour lui demander de quitter l'Ukraine sous 48 heures pour mener des "consultations" avec les autorités géorgiennes.
Mardi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a accusé la Géorgie de "torturer" M. Saakachvili, âgé de 55 ans et emprisonné pour "abus de pouvoir", une accusation qu'il rejette.
En réaction à la décision de Kiev de renvoyer l'ambassadeur géorgien, le chef du parti au pouvoir en Géorgie, le "Rêve géorgien", a dénoncé mardi une "insulte".
"Nous souhaitons toutefois rester amis, même de façon unilatérale, avec l'Ukraine, parce que c'est un pays en guerre", a déclaré Irakli Kobakhidze.
Les autorités ukrainiennes ont plusieurs fois exhorté la Géorgie à autoriser le transfert de M. Saakachvili en Ukraine ou dans un pays occidental pour y recevoir des soins médicaux, sans succès.
Plusieurs médecins ont estimé que, M. Saakachvili, désormais principale figure de l’opposition en Géorgie, risque de mourir de nombreuses complications apparues en détention.
Selon Tbilissi, M. Saakachvili reçoit des soins médicaux adéquats.
Le principal parti d'opposition géorgien, le Mouvement national uni fondé par M. Saakachvili, a annoncé une manifestation mardi soir pour exiger la libération de son fondateur.
L'Union européenne et les États-Unis exhortent Tbilissi à respecter les droits de l'ex-président et à lui octroyer un traitement médical approprié.
Le Conseil de l’Europe considère M. Saakachvili comme un "prisonnier politique" et l'ONG Amnesty International a qualifié son traitement de "vengeance politique apparente".