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"Quand je vois des petits enfants, je suis toujours un peu triste": le constat inquiétant des restos du cœur de Charleroi...

La demande d’aide alimentaire est en augmentation. Les différentes crises ont des conséquences dans les différentes infrastructures. L’an dernier, 190.000 personnes ont frappé chaque mois la porte des banques alimentaires. Les restos du cœur sont aussi touchés. D’un côté, ils ont plus de bénéficiaires. De l’autre, ils ont moins de dons. C’est le cas par exemple à Charleroi où les dons ont diminué de 16% alors que le nombre de repas servis chaque jour ne cesse d’augmenter.

Les portes n’ouvrent que dans 30 minutes. Mais tous les matins, un petit groupe attend impatiemment. "Vous pouvez entrer".  Lorsque le signal est donné à 8h30 pile, plusieurs dizaines de citoyens s’engouffrent dans l’établissement pour recevoir un petit déjeuner. Claudine, 69 ans, se trouve au milieu de la foule. Elle vient chercher son café tous les matins depuis sept ans. Son café la réchauffe, mais pas autant que la compagnie de son équipe de jeu. 

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1.000 euros de pension par mois 

"C’est une bonne ambiance, on joue à la belotte, on parle avec les gens et on est toujours bien reçus", assure cette ancienne technicienne de surface. Elle s’en sort avec 1.000 euros de pension par mois. Le resto du cœur lui est donc indispensable. "Il y a des choses qu’on mange ici que je ne pourrais pas faire comme par exemple du saumon. L’acheter au prix où il est en magasin, je ne pourrais pas", confie Claudine. 

Pendant le petit déjeuner, toute l’équipe s’active en coulisse. Claude est le chauffeur du resto depuis 15 ans. Son rôle est de collecter les dons. "On va chez un donateur dans le zoning à Courcelles. On va chercher la marchandise, mais je ne sais pas encore quoi", explique-t-il. 

Le donateur aujourd’hui est une grande chaine de supermarché qui a du stock invendu. "Là on est des poireaux, on va sûrement faire une soupe avec ces légumes. Et ici, ce sont des topinambours. Je ne sais pas ce que l’on va en faire mais ils seront cuisinés de toute façon", prévoit Claude. 

16% de dons en moins

Il y a ce jour-là un peu moins que d’habitude. Un symbole de la situation actuelle. L’an dernier, le restaurant a reçu 16% de dons en moins. Les grandes chaines aussi font des économies.  

Pourtant, le nombre de repas servis augmente. Il y a 2 ans, on servait 250 personnes par jour. Aujourd’hui, entre 300 et 400 assiettes sont servies. 

A 11h30 précises, l’équipe est prête à accueillir tous les bénéficiaires. Chaque repas coute 50 centimes. La soupe du jour est servie par Chantale. Pensionnée, elle est bénévole depuis 1 an. "Tout simplement essayer d’aider un petit peu et apporter un peu de mon temps", explique Chantale. "Cela fait un an que je suis ici et je constate qu’il y a de plus en plus de gens et pas mal de jeunes aussi. Cela m’attriste aussi. Et quand je vois des petits enfants, je suis toujours un peu triste. Comme je le disais, c’est merveilleux que cela existe et en même temps c’est dommage que cela doit encore exister", regrette la bénévole. 

Je n’avais plus le choix du tout

Trois quarts des bénéficiaires ont moins de 55 ans. Le resto de Charleroi compte 1800 inscrits. Plus d’un tiers n’avaient jamais sollicité d’aide alimentaire avant l’année dernière. Mélissa est arrivée il y a trois mois après avoir perdu son emploi. "J’ai mis ma fierté de côté pour venir découvrir les restos du cœur. Je n’avais plus le choix du tout", confie la femme de 39 ans.  
 

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