Partager:
C'est une première à Bruxelles. Le conseil communal a décidé d'autoriser les signes religieux pour les employés communaux. Concrètement, les femmes musulmanes qui travaillent à la commune pourront porter le voile, même quand elles sont en contact avec le public. La commune demande maintenant à la région bruxelloise d'encadrer cette autorisation.
C'était une décision très surveillée. Le conseil communal d'Anderlecht s'est tenu à huis clos jeudi soir, mais les Anderlechtois tenaient à être présents, qu'ils soient pour ou contre l'autorisation des signes religieux dans l'administration communale.
"Pourquoi doit-on choisir, soit son travail, soit son foulard? Pourquoi ne pas travailler avec son foulard. Qu'est-ce qui gène?", se demande une Anderlechtoise. "On a une multiculturalité dans notre commune. C'est l'avantage de vivre en paix ensemble", ajoute une autre citoyenne.
Ce sont Ecolo et Groen qui ont lancé l'idée d'autoriser les signes religieux à tout niveau de fonction. Une proposition faite en solo, sans concertation au préalable avec leurs partenaires de la majorité. Malgré l'agacement et après de longs débats, une motion amendée a été adoptée. Oui, les signes religieux sont acceptés, même pour les employés en contact avec le public, mais pas pour les postes détenteurs d'autorité. "C'est la nature même des services publics. Un enseignant, un policier,... est détenteur d'une fonction d'autorité. Il faut baliser encore plus qu'ailleurs la notion de neutralité. C'est pour ça qu'on a précisé que des fonctions étaient exclues de l'autorisation", indique Fabrice Cumps, le bourgmestre d'Anderlecht (PS).
Reste à déterminer quelles fonctions. Les Verts n'ont pas respecté la procédure habituelle pour déposer leur motion. Il faut désormais lancer la concertation avec les syndicats et afiner la mise en pratique du texte. Sa date d'application est donc incertaine.