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La cérémonie Yom HaShoah en hommage aux victimes, déportés et résistants de la Seconde Guerre mondiale s'est tenue mardi au Mémorial National aux Martyrs Juifs de Belgique, à Anderlecht. Cette année, elle rendait plus particulièrement hommage au soulèvement du ghetto de Varsovie et l'arrêt du 20e convoi ferroviaire vers Auschwitz, deux événements survenus il y a 80 ans.
L'action héroïque des trois résistants Hertz Jospa, Mauritz Bolle et Roger Van Praag, qui avaient arrêté le convoi et permis à 113 personnes d'échapper à la mort, a également été saluée.
La princesse Astrid et le bourgmestre d'Anderlecht M. Fabrice Cumps (DéFi) ont rejoint la centaine de personnes conviées à la cérémonie. Un temps a été consacré à des témoignages écrits et oraux, dont ceux de M. Yehuda Guttmann et M. Isy Sznajer, tous deux rescapés du ghetto de Varsovie. La cérémonie a été entrecoupée d'intermèdes musicaux et poétiques, avant de s'achever par des prières et des chants.
La montée des extrémismes de par le monde a été abordée à plusieurs reprises. Selon Odile Margaux, avocate et administratrice au Musée Juif de Belgique, la cérémonie a pris "une autre intensité, on sent ces discours haineux revenir plus fort que jamais".
Pour Joanna Peczenik, coprésidente de l'Union des Etudiants Juifs de Belgique (UEJB), le devoir de mémoire se décline de plusieurs manières. "On ressent très fort ce besoin d'avoir une réflexion, d'humaniser les personnes dont on parle". Mais il revêt aussi un caractère démocratique. "Les discours de haine prennent de plus en plus de place dans le discours public", regrette-t-elle. "On voit qu'il y a une vraie place à prendre d'éducation, de sensibilisation, de partage pour informer et éviter ce phénomène d'ignorance qui induit de la haine".