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Une dizaine d'activistes ont mené samedi matin une action "coup de poing" devant l'enseigne de prêt-à-porter H&M située dans l'artère commerçante bruxelloise rue Neuve pour dénoncer les "dérives sociales et environnementales de la fast fashion". Par quelques paroles, un rappeur a critiqué les pratiques de la chaîne de magasins de vêtements. Outre quelques militants, la députée européenne écologiste Saskia Bricmont a également pris la parole.
Le collectif Fair Fashion a mis sur pied cette action en écho à la publication d'une enquête menée par l'ONG Changing Markets. Celle-ci a mis en lumière le "greenwashing" (ou "écoblanchiment", soit un procédé marketing permettant à une entreprise de se donner une image trompeuse de responsabilité à l'égard de l'environnement) des dispositifs de reprise de vêtements usés que vantent certaines marques. Ces dernières promettent ainsi d'offrir une seconde vie aux vieux habits, soit en les donnant à des personnes dans le besoin, soit en les recyclant.
Or, l'enquête de l'ONG montre que la réalité est bien différente: 76% des vêtements seraient en fait détruits ou abandonnés. Selon les activistes, H&M est une marque particulièrement représentative de ce marché destructeur de l'environnement. Outre les pratiques de "greenwashing", les militants reprochent aussi à l'enseigne d'avoir licencié des employées pendant leur grossesse, de pratiquer des salaires sous un niveau de vie décent et de surproduire les textiles dans ses usines. "Les cadences de travail sont infernales. Une employée déclarait même tomber malade une fois par mois en moyenne, ne pas manger assez... 'On ne peut même pas s'arrêter pour aller aux toilettes, on retourne parfois à l'usine pour finir le travail...'", a relayé l'une des membres du collectif Fair Fashion, citant une travailleuse. "J'ai deux mots qui me viennent: la honte!", a-t-elle conclu.