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Une cinquantaine de personnes se sont réunies vendredi après-midi à Bruxelles pour dénoncer la politique de "non-accueil" du gouvernement fédéral vis-à-vis des demandeurs d'asile afghans, pour qui il s'agit d'une question "de vie ou de mort". Elles ont pointé l'urgence pour la Belgique de respecter le droit international en garantissant la protection aux demandeurs d'asile originaires de ce pays, revenu aux mains des talibans depuis 2021.
Dès 14h00, les manifestants se sont campés devant le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA). "Votre décision de refus d'asile est notre condamnation à mort", affirmait sans détour la pancarte d'un jeune homme.
"Les Afghans fuient un pays déchiré par la guerre et la violence, et c'est pour cela qu'ils cherchent refuge et sécurité en Belgique", a rappelé le porte-parole de la Coordination des sans-papiers de Belgique, Abdul Azim Azad. "Ils sont toutefois trop souvent confrontés à des obstacles bureaucratiques, à des délais prolongés concernant les procédures de demande d'asile, ainsi qu'à des refus fréquents à ces dernières. Leurs droits fondamentaux sont bafoués et leur dignité mise en péril", a-t-il continué.
Il s'agit de la nationalité la plus nombreuse parmi les demandeurs d'asile depuis plusieurs années, selon le rapport annuel de Myria, le Centre fédéral Migration. Il n'en demeure pas moins que le taux de refus des demandeurs d'asile originaires de ce pays du Moyen-Orient était, en 2022, supérieur en Belgique (56%) par rapport à la moyenne des pays de l'Union européenne (47%).
"Il est erroné de parler d'une 'crise de l'accueil'. Il s'agit avant tout d'une politique d'accueil ferme voire de non-accueil, notamment sous l'égide de la secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Nicole de Moor", a insisté M. Azad. En vertu du droit international, il est urgent de revenir à une politique de l'accueil "solidaire et humaine", a-t-il conclu.