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Un mois déjà que Christel, compagne de Maxime Coessens, cherche à connaître la vérité. Pour elle, améliorer les conditions de travail des pompiers est devenu son combat après le décès de son compagnon. Que ce soit un manque de personnel ou une absence de concertation avec la haute hiérarchie, les problèmes sont nombreux, selon elle.
« Je n’avais pas besoin d’avoir ce drame pour me rendre compte qu’il y avait de nombreux dysfonctionnements au sein de l’intercommunale de Liège. Mais c’est vrai que dans l’intervention de Maxime, on voit quand même qu’il y a de nombreux questionnements par rapport à des pratiques qui se font », raconte-t-elle.
Un exemple avec les départs dynamiques : un mode d’intervention qui peut poser de sérieux problèmes en raison d’un manque de véhicules disponibles en cas de demande de renfort. « C’est encore ce qui a posé problème ici, lors de l’intervention à Lantin, parce que quand nos collègues se sont retrouvés coincés, le binôme n’était plus disponible pour la désincarcération. Ils ont dû envoyer la désincarcération du poste du Sart-Tilman », précise Cédric Collet, sapeur-pompier au poste d’Ans.
Pas en ordre de formation
Le manque de personnel est aussi pointé du doigt, tout comme le suivi des formations. L’inspection sociale avait déjà tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. « Pour les intervenants à Lantin, on vient d’apprendre justement que plusieurs d’entre eux, dont Maxime, n’étaient plus en ordre de formation pour le port de l’appareil respiratoire. Ce qui est très grave, parce que normalement, pour intervenir lors d’un incendie, vous devez obligatoirement être en règle à ce niveau-là. C’est un peu comme si l’employeur vous envoyait en intervention avec un camion alors que vous n’avez pas le permis », rajoute Cédric Collet.
Les fermetures des casernes liégeoises sont aussi de plus en plus fréquentes. Les syndicats dénoncent un manque de considération d’une partie de la hiérarchie, incarnée par le commandant de zone. Contacté par téléphone, le colonel nous redirige vers le nouveau président de l’intercommunale des pompiers de Liège.
Grégory Philippin, président de l’intercommunale, explique : « Je tiens à rappeler, à un moment donné, l’importance que l’on accorde aux fonctions régaliennes et à la sécurité. Par rapport à la considération que l’on peut avoir à l’égard des pompiers, que ce soit à titre personnel ou au niveau de la hiérarchie, je peux témoigner qu’à l’heure actuelle, elle est présente, même si parfois, elle n’est pas toujours bien perçue. Mais on va y travailler ».
Si la zone de secours liégeoise prévoit d’engager une douzaine de recrues en septembre, Christel entend bien poursuivre son combat pour que plus jamais, dit-elle, un pompier ne sacrifie sa vie à cause du système.


















