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Emmanuel Macron a appelé mardi dans la Drôme à la "mobilisation générale" pour l'emploi dans la restauration, à la veille de la réouverture des restaurants en salle, disant sa "confiance absolue" qu'elle se passera "dans de bonnes conditions".
"Demain c'est une grande nouvelle pour la nation: la réouverture de nos restaurants, de notre art de vivre à la française, c'est une formidable nouvelle pour 68 millions de Français", s'est-il félicité devant la presse, après avoir échangé dans un lycée hôtelier de Tain-l'Hermitage avec des acteurs de la restauration sur le grave manque de main-d'oeuvre après la crise du Covid-19.
Face à "l'enjeu" d'une "réouverture dans de bonnes conditions", il a dit sa "confiance absolue dans le secteur" dont les protocoles sont "clairs" et dont la réouverture des terrasses en mai a été "un vrai succès".
Il a néanmoins une fois de plus appelé à la prudence et à "la vigilance" face au virus, et à poursuivre la vaccination, ajoutant qu'il fallait s'en "tenir au calendrier qu'on s'est donné" pour assouplir progressivement les restrictions.
Sur le front de l'emploi, "il faut absolument que cette phase soit une phase de réembauche, de reprise de l'emploi massif", a-t-il plaidé, alors qu'"environ 100.000 emplois" sont à pourvoir dans le secteur de la restauration. Il en a appelé à "tous ceux qui sont en recherche d'emploi" et a souligné les moyens déployés par le gouvernement en matière de formation.
Interrogé sur le risque de suppressions d'emplois dans le secteur dans les mois à venir, il a assuré qu'"il n'y aura pas de licenciements" dans la restauration et le tourisme, secteurs "accompagnés" par le gouvernement pendant la pandémie.
"On ne va pas commencer à se faire peur avec ce qui peut advenir ou pas dans des mois et des mois sinon on devient tous collectivement fous ou névrosés", et "je ne fais pas partie de ceux qui pensent que le pire sur le front de l'emploi arrive", a-t-il souligné, défendant un "optimisme lucide".
"Il y a 475.000 apprentis en France et seulement 25.000 dans notre secteur. Ce n'est pas suffisant, on devrait en avoir le double ou le triple", s'est inquiété Roland Héguy, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie).
Avant l'arrivée du président, une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées devant le lycée, dont des "gilets jaunes". Quatre manifestants, reliés selon la préfecture de la Drôme à "l’ultra-gauche", ont été interpellés et placés en garde-à-vue au commissariat de Valence.
Emmanuel Macron, qui a déjeuné avec des acteurs de la gastronomie locale et nationale, était notamment accompagné de l'ancien chef de l'Elysée, Guillaume Gomez, devenu en février son "représentant personnel" au service de "la gastronomie française", avec comme mission de lancer dans l'été "l'année de la gastronomie", "symbole de l'excellence française".
Outre le manque de cuisiniers et de serveurs, souvent reconvertis pendant la crise, les restaurateurs, qui devront respecter à partir de mercredi une jauge de 50% de tables de six personnes au maximum en salle, s'inquiètent de la fin programmée des aides de l'Etat.
Emmanuel Macron terminera son déplacement à Valence par une visite de l'Institut des vocations pour l'emploi (Live), créé par le groupe LVMH pour les jeunes adultes de 25 à 30 ans n'ayant ni formation, ni diplôme, ni emploi, et soutenu par son épouse Brigitte, qui accompagne sa visite.
Après deux jours dans le Lot la semaine dernière, où il a discuté avec des retraités, le chef de l'Etat effectue dans la Drôme la deuxième étape de son "tour de France" destinée à "prendre le pouls du pays", selon l'Elysée. Ses opposants y voient une tournée électorale, à deux semaines des régionales et moins d'un an de la présidentielle.