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Après l'assassinat d'Aurélie par son ancien compagnon qui était censé ne pas s'approcher d'elle après une remise en liberté par le juge sous cette condition, la question de la mise en place d'un bracelet antirapprochement, à l'instar d'autres pays européens, se pose naturellement en Belgique. Une proposition de loi a été déposée par le cdH. Elle sera prise en considération ce jeudi à la Chambre.
Le bracelet antirapprochement (BAR) permet de géolocaliser et maintenir à distance les conjoints et ex-conjoints violents par le déclenchement d'un signal, avec un périmètre d'éloignement fixé par un juge. Il existe dans plusieurs pays européens, notamment en Espagne, où les féminicides ont baissé de manière significative.
Ce bracelet aurait été tout à fait judicieux dans le cas d'Aurélie
La députée cdH Vanessa Matz, a expliqué au micro de Bel RTL la proposition de loi qu'elle a déposée : "Dès qu'il y a un fait qui se passe, le juge pourrait déjà imposer un bracelet avant qu'il n'y ait condamnation. Il pourrait également l'imposer comme alternative à une détention. Plutôt que le mettre en prison en se disant qu'il est dangereux pour son ex-compagne mais qu'il ne l'est peut-être pas pour le reste de la société." La députée a également ajouté qu'après une condamnation, le port du bracelet pourrait être imposé comme une condition à la sortie de prison. "Un processus assez large qui vise toutes les phases", précise-t-elle.
Un sentiment partagé par Maxime Prévot, député cdH également à l'initiative de ce projet de loi. Il était l'invité politique de Bel RTL ce matin. Selon lui, "avec la pose de ce bracelet qui impose le maintien à une certaine distance, on aurait probablement pu éviter ce cas dramatique" d'Aurélie Montchery. "Il faut pouvoir changer de culture" pour lutter contre les drames "qui se succèdent les uns après les autres" a ajouté le député avant d'annoncer vouloir "refinancer la Justice qui était probablement le parent pauvre de ces dernières décennies. Ils en ont cruellement besoin. Sinon on ne fait que développer un sentiment dramatique d'injustice auprès de la population qui, lorsqu'il y a des faits qui sont commis, ne comprend pas qu'il n'y ait pas une justice qui soit exécutée."
Il y a deux semaines, l'Assemblée nationale a voté en France à la quasi-unanimité la mise en place de ce bracelet antirapprochement pour les conjoints violents. Le texte doit désormais être transmis au Sénat en procédure accélérée. L'objectif est de lancer le dispositif "début 2020", selon la ministre française de la Justice Nicole Belloubet.