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Jonathan s'inquiète des offres d'emploi atypiques qu'il reçoit… sur WhatsApp: c'est une nouvelle arnaque "plus discrète"

Jonathan nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous après avoir reçu des messages de prétendus recruteurs qui lui proposaient des emplois très attractifs sur WhatsApp et Telegram. Il s'agissait finalement de traquenards. Ces arnaques aux fausses offres d'emploi sont de plus en plus fréquentes et surtout de plus en plus sophistiquées. Explications.

"J'étais en télétravail quand j'ai reçu un message d'une certaine Bella sur Telegram", se souvient Jonathan. Son interlocutrice lui explique, en anglais, être recruteuse pour la société Gentis et avoir des postes à pourvoir. Si le moyen de communication est étrange, le jeune homme est particulièrement interpellé par l'offre: "Elle me dit 'nous avons des postes de comptables', ce qui est ma fonction." Preuve à l'appui, la fameuse Bella envoie "une photo avec le nom de la société où on peut voir qu'ils recherchent des profils en CDI, CDD ou des consultants indépendants".

Très intéressant mais également très douteux. "J'essaye de pousser un peu et je demande comment ils ont eu mon numéro étant donné que j'ai eu très peu de contacts avec Gentis", raconte Jonathan. Et là, il n'y a plus de doute: "La personne a rapidement pris peur, coupé court à la communication et supprimé la totalité des messages." Notre alerteur a alors contacté directement Gentis, qui lui a confirmé qu'il s'agit bien d'une arnaque.

"Une pratique de plus en plus courante"

Ce n'est pas la première fois que la société de recrutement reçoit des photos de ces messages frauduleux, nous apprend la fondatrice, Stéphanie Reniers. "Malheureusement, on s'est rendu compte que c'était une pratique de plus en plus courante que d'usurper l'identité d'une entreprise", souligne-t-elle. Gentis a "déposé plainte à la police" et affirme que leur base de données est protégée, qu'il n'y a pas eu de fuite.

Edition numérique des abonnés

Les conseils de Stéphanie Reniers: "Il faut être vigilant sur la langue. Quand c'est écrit en anglais, en Belgique, c'est très rare que ce soit un recruteur. Et ensuite, on regarde le numéro de téléphone, s'il n'est pas belge, il y a 99% de chances que ce soit une arnaque."

C'est aussi ce qui a mis la puce à l'oreille de Jonathan qui a reçu une autre offre d'emploi, sur WhatsApp cette fois-ci. Le numéro venait du Brésil."C'est un peu gros", lance le principal intéressé, bien heureux de ne pas avoir été victime de la mise en scène.

LinkedIn, la cible

Une offre d'emploi ciblée, qui correspond parfaitement à vos attentes. La spécificité de cette nouvelle entourloupe, c'est qu'elle est "plus discrète", explique Olivier Bogaert, conseiller en sécurité numérique. C'est grâce aux réseaux sociaux, et tout particulièrement, dans le cas des arnaques à l'emploi, à LinkedIn que les informations sont dénichées. C'est pour cette raison que le spécialiste invite, une fois de plus à "limiter les informations que l'on fournit" sur ces réseaux.

La forme est aussi soignée. L'arnaque ne se remarque pas toujours en un rapide coup d'œil. Certains escrocs prennent la peine de créer un site web d'entreprise et d'organiser de brefs entretiens d'embauche. Jonathan s'est vu proposer un rendez-vous, par exemple. Quant aux fautes d'orthographe, il n'y en a plus systématiquement grâce à l'appui de l'intelligence artificielle, prévient le spécialiste.

Le but de la manœuvre: aller à la chasse aux données sensibles des utilisateurs pour les utiliser ensuite dans des tentatives d'escroquerie.

Voici les conseils d'Olivier Bogaert pour ne pas tomber dans le piège:

  • Être toujours attentif, prendre le temps d'aller sur un moteur de recherche, vérifier le nom de l'entreprise, le nom de domaine et le numéro de téléphone de contact.
  • S'assurer que le numéro de contact est le même que celui de l'entreprise
  • Se rendre sur la plateforme ScamDoc pour s'assurer de la fiabilité du site et du numéro de téléphone
  • Prendre contact avec l'entreprise concernée
  • Se méfier d'un salaire trop élevé, d'un canal de communication atypique, du fait d'être contacté pour un emploi pour lequel on n'a pas postulé.

Il est en général difficile de trouver un coupable pour ce genre de faits, pour diverses raisons. Si toutefois l'escroc est jugé, il risque une peine d'emprisonnement allant d'un mois à cinq ans et il devra payer une amende.

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