Partager:
Une équipe de journalistes enquêtant pour la chaîne française Canal+ sur une agression homophobe au Maroc a été interpellée dimanche dans le royaume, ont rapporté lundi des médias locaux et un militant des droits de l'Homme.
Un responsable de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) à Beni Mellal, Abdel Rahim Hajji, a confirmé à l'AFP l'arrestation des journalistes. Le site Média 24 a affirmé pour sa part, en citant des personnes accompagnant l'équipe de Canal+, que les journalistes avaient été interrogés après leur interpellation.
Une source officielle non identifié citée par ce même site a précisé que l'équipe du Petit Journal avait été interdite de filmer car elle ne possédait pas l'autorisation spéciale nécessaire pour les équipes de télévision étrangères n'étant pas accréditées au Maroc.
Les journalistes ont été "dénoncés par des habitants du quartier"
Selon un journaliste de Canal+, un journaliste et un cadreur préparaient un sujet sur les droits des homosexuels, et avaient déjà tourné à Casablanca et à Rabat. A peine arrivés à Beni Mellal, les deux journalistes ont été "dénoncés par des habitants du quartier qui soutiennent les agresseurs". Ils n'avaient pas demandé d'autorisation, "qui ne s'obtiennent quasiment jamais, ou bien trop tard".
Pour cette raison, ils ont été arrêtés et ont passé une douzaine d'heures à la préfecture de Beni Mellal, avant d'être confiés à la police de l'aéroport de Casablanca. Ils ont passé la nuit sous surveillance à Casablanca avant d'être mis dans l'avion lundi matin, selon la même source.
L'homosexualité est passible de trois ans de prison
Une vidéo de l'agression homophobe diffusée sur YouTube a été vue par des dizaines de milliers d'internautes. On y voit deux hommes dénudés, le visage en sang, se faire violemment agresser par un groupe de jeunes au milieu d'une salve d'insultes.
La violence de cet acte a soulevé un tollé dans le milieu associatif marocain. Plusieurs associations réclament l'abrogation de l'article 489 du code pénal selon lequel l'homosexualité est passible de trois ans de prison.
