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L'Historial de Péronne explore le rôle des animaux dans la Grande Guerre

Sur le front ou à l'arrière, en vrais combattants honorés comme tels ou comme outils de propagande pour représenter la guerre et l'ennemi, les animaux ont pris une part importante dans la Grande Guerre, rappelle une exposition à l'Historial de Péronne.

L'imposant mannequin grandeur nature d'un cavalier britannique sur sa monture accueille les visiteurs à l'entrée de la salle d'exposition, comme pour évoquer le rôle encore capital des équidés au cours du premier conflit mondial -au moins pendant sa première phase, avant que la guerre de mouvement ne se transforme en guerre de position.

Comme les hommes, les chevaux sont mobilisés dès le début de la guerre, ainsi que vient le rappeler une affiche de réquisition, un événement souvent vécu comme un drame dans des pays encore largement ruraux.

Sur le front, chevaux, chiens -sauveteurs ou guetteurs-, pigeons voyageurs partagent le quotidien des soldats. L'exposition explore leur histoire propre à travers photos, tableaux, affiches ou objets plus insolites -comme un masque à gaz allemand pour cheval ou un appareil photographique miniaturisé et équipé d'un retardateur, destiné à prendre des photos aériennes grâce à des pigeons.

Au même titre que les hommes, les animaux sont parfois décorés. Leur mort, en particulier celle des chevaux, est souvent vécue comme un drame. "Les combattants sont très impressionnés par les cadavres de chevaux, qui agressent, par la vue et l'odeur, leur univers sensoriel et qui représentent comme des prémonitions de leur propre mort", souligne Damien Baldin, commissaire de l'exposition.

Mais loin de se limiter à cet aspect purement "guerrier", l'exposition se penche également sur le rôle symbolique que jouent les animaux dans la propagande, à l'arrière.

Illustrations de Benjamin Rabier, dessinateur animalier considéré comme l'un des ancêtres de la bande dessinée, peintures de Mathurin Méheut, peintre animalier enrôlé sur le front pendant les quatre ans que dure le conflit, ou simples affiches de propagande: l'animal est partout, du cochon allemand au coq français, du tigre représentant Clemenceau au gorille menant les troupes allemandes pour "bestialiser" l'ennemi "barbare".

"L'exposition permet d'explorer la Première Guerre mondiale, souvent présentée comme la première guerre moderne, à travers ses aspects plus archaïques, comme la présence encore massive des animaux", résume M. Baldin.

Historial de la Grande guerre à Péronne (Somme), "La Guerre des animaux, 1914-1918", jusqu'au 25 novembre. Tous les jours de 10H00 à 18H00.

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