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Comores: une prière pour les victimes remplace la fête de l'Indépendance

Plusieurs milliers de personnes ont participé lundi à Moroni à une prière en hommage aux 152 victimes du crash d'un A310 au large des Comores, qui a remplacé les festivités initialement prévues pour la fête de l'indépendance comorienne, a constaté une journaliste de l'AFP.

Cette cérémonie s'est déroulée sur la place de l'Indépendance dans la capitale comorienne, en présence du président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, des autorités religieuses, des représentants des forces de sécurité et du corps diplomatique.

Des banderoles de toutes les couleurs et gravées de versets du Coran évoquant le deuil, ainsi qu'un drapeau de cet archipel très pauvre de l'océan Indien décoraient la place, plongée dans le recueillement.

"Au lieu d'être une journée de retrouvailles dans la joie, cette journée est placée sous le sceau du deuil national (...) et du chagrin", a déclaré à la tribune le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Ismaël Shafi.

Les autorités religieuses ont annoncé qu'"une prière de l'absent" pour les victimes serait dite dans les mosquées de l'archipel vendredi prochain. Aucun corps des victimes du crash n'a pour l'instant été retrouvé.

Un des "cadi" (autorité religieuse) de Moroni a demandé à la population de garder son calme et d'accepter cette catastrophe comme le "choix de Dieu".

L'Airbus de la compagnie Yemenia s'est abîmé en mer le 30 juin peu avant son atterrissage à l'aéroport de Moroni, avec 153 personnes à bord. Seule une adolescente de 12 ans a survécu.

Lors de cette cérémonie, le président Sambi a fait chevalier du Croissant vert des Comores un marin, Libounah Maturaffi, qui a prêté secours à la seule rescapée du crash, Bahia Bakari, évacuée sur la France peu après le crash.

"Vous avez sauvé la vie d'une personne au risque de perdre la vôtre", a-t-il déclaré louant le "courage" du marin.

M. Sambi a peu évoqué le crash dans son discours qu'il a concentré sur le différend entre la France et les Comores concernant l'île de Mayotte, qui lors d'un référendum le 6 juillet 1975 avait décidé de rester française alors que les trois autres îles de l'archipel (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli) accédaient à l'indépendance.

Le gouvernement comorien maintient que Mayotte est comorienne et est soutenu par des organisations régionales comme la Ligue arabe ou l'Union africaine.

Le président a demandé à la population de "résister et retenir son émotion" après le drame aérien et a remercié les pays ayant porté assistance lors des secours, citant la "France, les Etats-Unis, le Yémen, l'Italie et Madagascar".

Il a estimé que sur Mayotte, "l'Etat français était un ami, mais pas un frère (...) Notre amitié avec la France ne nous empêche pas de réclamer Mayotte".

"La présence de la France à Mayotte ne peut pas être légale sans notre accord, on peut accepter de louer Mayotte à la France pour un bail de 50 ans par exemple", a-t-il ajouté se disant "fier que le pays soit gouverné par des Comoriens depuis 1975".

L'île de Mayotte a décidé, le 29 mars dernier par 95,2% de "oui" à un référendum, d'acquérir le statut de département français.

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