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Richard Berry "coache" Jean-Paul Rouve dans une comédie tendre mais convenue

"Le Coach", en salles mercredi, s'attaque à la mode du coaching en réunissant pour la première fois à l'écran Richard Berry en spécialiste de la psychologie appliquée, et Jean-Paul Rouve en patron doux rêveur incapable de se faire respecter.

S'il s'agit d'une comédie légère, ce long-métrage qui prend pour décor l'univers du travail, se veut aussi une réflexion sur la recherche de l'efficacité à tout prix.

Le coaching est "révélateur d'une société, de ses angoisses et de son mode de fonctionnement. Les gens sont tellement seuls et inquiets qu'ils ont besoin d'un coach pour leur expliquer comment s'habiller, se maquiller, manger ou séduire", explique le réalisateur Olivier Doran ("Le Déménagement", "Pur Weekend").

Doran et les scénaristes, Bruno Bachot et Denis Bardiau, ont rencontré une dizaine de coaches pour préparer le film et les règles du coaching qui y sont évoquées sont celles effectivement utilisées par ces professionnels.

Maximilien Chêne (Richard Berry) est un coach renommé qui accumule les succès professionnels, conseillant autant le PS, M6 que Laure Manaudou qui fait une apparition dans son propre rôle de nageuse en plein doute.

Chêne est aussi un joueur invétéré qui a des dettes colossales. Pris à la gorge par ses créanciers, il accepte de coacher à son insu Patrick Marmignon (Jean-Paul Rouve), le directeur d'une entreprise de BTP.

Marmignon doit négocier un important contrat avec des Chinois, mais cet ingénieur naïf, timide, profondément en empathie avec ses salariés, n'a rien d'un manager à poigne. Le coaching professionnel va se transformer en leçon de vie, autant pour le coaché que pour le coach.

Le film reprend la mécanique des films de Francis Veber ("La Chèvre", "Le Dîner de cons"...), basée sur des duos comiques formés par des personnages antagonistes qui s'exaspèrent autant qu'ils s'attendrissent.

Tignasse bouclée, grands yeux bleus, manières enfantines, Jean-Paul Rouve n'est d'ailleurs pas sans rappeler Pierre Richard, dans une interprétation toute en nuances, oscillant constamment entre naïveté et mélancolie. Face à lui, Richard Berry joue la sobriété en spécialiste de la psychologie appliquée.

Didier Bezace dans le rôle du patron, Bertrand Lecuyer en collègue arriviste et Anne Marivin -- une DRH sophistiquée à l'opposé de son rôle dans "Bienvenue chez les Ch'tis" --, complète cette galerie de portraits d'entreprise.

Certaines scènes, dont une séance de coaching au restaurant pour le premier rendez-vous de Marmignon et de la jolie DRH Vanessa sont savoureuses.

En voulant éviter de sombrer dans la caricature, Oliver Doran peine cependant à explorer les ressorts comiques de ces personnages, faisant ressortir les faiblesses du scénario.

Le film glisse peu à peu de la satire de moeurs à la comédie romantique, tendre mais convenue.

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