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Cinéma: l'horreur de la guerre sino-japonaise racontée à Saint-Sébastien

L'actrice française Chiara Mastroianni a apporté lundi une touche glamour au festival de Saint-Sébastien (nord), contrastant avec la projection d'un film dur et remarquable du Chinois Lu Chuan sur les horreurs de la guerre sino-japonaise en 1937.

La fille de Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni est arrivée dimanche dans la célèbre station balnéaire basque, où elle défend "Non ma fille, tu n'iras pas danser", de Christophe Honoré (déjà sorti en France), en compétition pour le Coquillage d'or (Concha de oro), la principal récompense du festival.

C'était l'une des vedettes les plus attendues de cette édition, qui se prolonge jusqu'à samedi, et qui a déjà été secoué vendredi par la venue de la star américaine Brad Pitt, pour l'avant-première en Espagne du dernier film de Quentin Tarantino "Inglourious basterds".

Mais les festivaliers se sont surtout immergés lundi dans un film cru, "City of life and death", de Lu Chuan, qui livre une version bouleversante de la bataille de Nanjing, alors capitale provisoire de la Chine, qui a opposé en 1937 troupes japonaises et chinoises et fait 300.000 morts, selon le cinéaste.

Cette bataille remportée par les Japonais a été suivie d'un massacre, connu sous le nom de "viol de Nanjing", pendant lequel les Japonais ont fait subir des atrocités à la population chinoise.

Lu Chuan, qui place sa caméra tantôt du côté des Japonais, tantôt du côté des Chinois, et a choisi de filmer en noir et blanc, montre avec réalisme et sans détour les exécutions de civils et les viols subis par les Chinoises.

Il évoque aussi le combat et le désarroi d'étrangers qui avaient aidé la population locale, dont un membre allemand du parti nazi, John Rabe, auquel la population de Nanjing est restée très reconnaissante.

Ce cadre de la compagnie Siemens avait monté une zone de sécurité, permettant de sauver plus de 200.000 Chinois de Nanjing, avant d'être renvoyé en Allemagne, son action nuisant à l'alliance entre l'Allemagne nazie et le Japon.

Projeté en compétition officielle, ce film long (2h15) mais rythmé, alternant scènes de combats, exécutions et passages plus lents et émouvants, a été applaudi à la fin de la projection.

"Non ma fille, tu n'iras pas danser" de Christophe Honoré, également présenté lundi, a en revanche partagé le public, et à même été sifflé dimanche lors de la projection réservée à la presse et aux professionnels.

"C'est un film original, culotté, et politiquement incorrect d'une certaine façon", a déclaré en conférence de presse Chiara Mastroianni, qui joue le rôle principal, celui de Léna, une mère de famille en pleine reconstruction après son divorce.

"Ce n'est pas un film séduisant, mais bien plus proche de la vie réelle", a ajouté l'actrice, dont le personnage ne cesse d'être jugé par sa famille, qui la considère comme une éternelle immature.

"Je voulais montrer la pression de la société sur les femmes, les mères en particulier, et aborder la culpabilité féminine, qui est encore très présente", a expliqué Christophe Honoré.

Sept des quinze films en compétition officielle que le jury présidé par le réalisateur français Laurent Cantet devra départager, ont déjà été présentés.

Le film qui a pour l'instant le plus séduit critique et public est "El secreto de sus ojos", de l'Argentin Juan José Campanella.

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