Partager:
Caetano Veloso, qui sera en concert le 3 octobre à Bruxelles, le 5 à Toulouse, le 7 à Lyon et le 9 à Paris (Zénith), est un monument toujours bien vivant de la chanson brésilienne, dont il demeure au sommet depuis près de quarante ans.
Musicien éclectique, il continue d'épouser à 65 ans les évolutions de la musique populaire brésilienne, et sera accompagné lors de ces concerts par quelques jeunes musiciens de son dernier disque, "Cê" (Universal), paru fin 2006 et ouvertement rock.
Caetano Veloso fut, en 1967, l'un des acteurs avec Gilberto Gil du "tropicalisme". Parti de Salvador de Bahia, ce mouvement secoua à l'époque le paysage musical brésilien, en incluant à la samba et à la bossa, qui dominaient alors le marché, les harmonies et sonorités de la pop music anglo-saxonne.
Son aspect contestatataire, en pleine dictature, valut au jeune chanteur de l'époque un séjour en prison et un exil de quelques années en Angleterre.
Depuis son premier disque paru il y a 40 ans, ce touche-à-tout de génie s'est toujours maintenu au sommet en conservant sa liberté de choix artistiques.
Caetano Veloso peut interpréter des ritournelles sud-américaines en espagnol, rendre hommage à Fellini, enregistrer le disque "Noites do Norte", paru en 2001 où voisinent percussions africaines, guitares électriques et sons électro, sans oublier des sambas aux sompteux arrangements de cordes.
En préambule à sa venue en France, Universal publie "Lingua", un florilège de ses chansons de diverses périodes interprétées en plusieurs langues: portugais, anglais, français, espagnol, italien.
"Lingua" est la preuve que la curiosité et l'ouverture d'esprit ont toujours présidé à l'oeuvre de Caetano Veloso. "Sur mon île" d'Henri Salvador, considéré comme le précurseur de la bossa nova, y voisine avec une version acoustique de "Help" des Beatles, "Nine out of Tain", un reggae-pop enregistré en 1974, ou "Cambalache", un tango datant de 1969.
"Cê", son dernier album, voit ce maître de la chanson brésilienne s'attaquer au rock malgré ses tempes grisonnantes, entouré de jeunes musiciens brésiliens amis de son fils.
Car Caetano a passé le témoin à son fils Moreno Veloso, qui fait partie des principaux représentants d'un mouvement né au début du siècle, voyant une nouvelle vague amadouer l'électronique pour donner une nouvelle vie à la musique brésilienne.
