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Ariane 6 a décollé : voici pourquoi ce lancement est crucial pour l’Europe face aux géants américain et russe

Par RTL info avec Frédéric Delfosse et Samuel Lerate
La fusée Ariane 6 a décollé ce mercredi depuis la Guyane française, emportant deux satellites Galileo. Un lancement décisif pour assurer l’indépendance spatiale de l’Europe face aux géants américain et russe.

C’est une étape cruciale pour l’Europe spatiale. Ce mercredi matin, la fusée Ariane 6 s’est élancée depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française. À son bord : deux satellites Galileo, le système de géolocalisation européen destiné à offrir une alternative plus précise et indépendante au GPS américain.

Un vol de cinq heures jusqu’à l’orbite

Le décollage s’est déroulé sans encombre, mais le succès de la mission repose encore sur plusieurs étapes critiques. Il faudra patienter cinq heures pour que la fusée atteigne l’orbite visée à 23.000 kilomètres d’altitude. C’est à ce moment-là que le dernier étage d’Ariane 6 placera les deux satellites Galileo sur leur trajectoire définitive.

« On a eu un décollage parfait. Il faut lancer au bon moment. Pourquoi ? Parce qu’on veut atteindre une position orbitale très précise », souligne Javier Benedicto, directeur de la navigation à l’ESA.

Et de détailler les prochaines étapes : « Ariane 6 s’est comportée parfaitement jusqu’à présent. Maintenant on est dans une phase balistique dans laquelle on attend que la partie haute du lanceur atteigne un point très important au-dessus de l’océan Indien. À partir de là, on va avoir le deuxième allumage du moteur pour circulariser l’orbite et faire en sorte que les satellites soient séparés au bon endroit, à 23.000 km de hauteur. » Le bon déploiement des satellites, ainsi que leur bon fonctionnement, seront également surveillés de près dans les heures suivant leur mise en orbite.

Une avancée stratégique pour l’autonomie européenne

Si ce lancement revêt une telle importance, c’est parce qu’il marque un tournant stratégique. Jusqu’à présent, des sociétés étrangères comme l’américaine SpaceX ou la Russie assuraient la mise en orbite des satellites Galileo. Avec Ariane 6, l’Europe entend reprendre la main.

« Pour le futur, on va lancer et maintenir la constellation Galileo avec Ariane », affirme Toni Tolker Nielsen, directeur du transport spatial à l’ESA. « C’est une question de souveraineté. » Même constat pour Javier Benedicto : « Avec Ariane 6, on est de nouveau souverains et autonomes pour l’accès à l’espace pour nos applications spatiales. »

Ce vol est le cinquième d’Ariane 6, fruit d’un développement industriel de plusieurs années à travers l’Europe. La fusée a été assemblée dans un hangar de protection installé récemment à Kourou.

Une aventure humaine autant que technologique

Pour les ingénieurs et responsables du projet, Ariane 6 représente bien plus qu’un simple outil spatial. « Techniquement, c’est un engin absolument magnifique », s’enthousiasme Javier Benedicto. « C’est le meilleur lanceur puissant que l’Europe ait construit. Mais c’est avant tout une aventure humaine. Il y a tellement de passion, d’énergie, d’efforts et de compétences qui doivent être mises en œuvre pour réussir un lancement. Des milliers d’aspects qui doivent tous intervenir au bon moment et de la bonne façon pour atteindre l’objectif final. »

Alors que la phase orbitale est encore en cours, tous les regards restent tournés vers le ciel, dans l’attente du succès complet de cette mission décisive pour l’avenir spatial de l’Europe.

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