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Un tableau de Claude Monet, "Le pont d'Argenteuil", a été "sévèrement endommagé" par des individus qui se sont introduits dans le musée d'Orsay à Paris dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué dimanche le ministère français de la Culture .
Selon le ministère, ce tableau de 1874 a été "déchiré sur au moins 10 centimètres".
"Un groupe d'individus passablement éméchés s'est introduit dans le musée d'Orsay. Le signal d'alarme s'est mis en route et en partant, ils ont mis un coup au tableau, l'endommageant sévèrement", a indiqué Paul Rechter, conseiller en communication de la ministre de la Culture, Christine Albanel, qui devait se rendre au musée d'Orsay à 18h00.
Selon le ministère, ces individus n'ont "a priori" pas été interpellés.
"Vers minuit, pendant la Nuit blanche, un ou plusieurs individus ont pénétré à l'intérieur du musée d'Orsay en forçant une porte et sont allés dégrader une peinture de Monet. Ils ont pris la fuite après le déclenchement de l'alarme", a-t-on par ailleurs indiqué de source policière.
"Les enquêteurs envisagent la possibilité d'un acte gratuit", a précisé la même source, ajoutant que la 3e division de la police judiciaire parisienne avait été saisie.
"Le pont d'Argenteuil" est une huile sur toile de 60,5 par 80 centimètres peinte par Monet dans cette commune où il vivait.
Cette toile a été réalisée en 1874, l'année de la première exposition du groupe impressionniste.
Selon le site internet du musée d'Orsay, ce paysage tenait particulièrement à coeur à Monet (1840-1926), qui l'a représenté sept fois.
Le premier plan du tableau est occupé par des voiliers à l'amarre sur la Seine, avec le pont en arrière-plan.
"Le Pont d'Argenteuil témoigne d'une diversité de facture : contours encore fermes des éléments solides ou architecturés, comme les voiliers et le pont, fluidité homogène du premier plan de l'eau, touche diffractée figurant les reflets dans un deuxième plan", souligne le site du musée.
Cet incident fait ressurgir la question de la sécurité dans les musées, après d'autres précédents ces derniers mois.
Ainsi, une jeune femme qui avait embrassé avec ses lèvres maquillées de rouge une toile blanche de l'Américain Cy Twombly exposée à Avignon comparaîtra mardi devant le tribunal correctionnel de cette ville pour dégradation d'oeuvre d'art. Le peintre s'est porté partie civile.
En outre, plusieurs hommes cagoulés et armés avaient braqué le personnel du musée des Beaux-Arts de Nice le 5 août pour s'emparer de quatre tableaux de valeur, deux Bruegel, un Sisley et un Monet.
Enfin, l'artiste post-dada Pierre Pinoncelli a été condamné en appel début février à trois mois de prison avec sursis pour avoir entaillé en janvier 2006 l'urinoir de Marcel Duchamp au Centre Pompidou à Paris.
M. Pinoncelli s'était toutefois défendu de tout vandalisme et avait expliqué à l'audience avoir "voulu rendre hommage à Duchamp (...), redonner à son oeuvre ses vertus de provocation".
