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Il s’appelle Geoffrey R. Il avait 23 ans le jour de la disparition d’Alicia Allemeersch, le 12 novembre 2006. Voici les dernières images de la jeune femme prise vers 23 h alors qu’elle retirait de l’argent pour acheter un pain. Devant les enquêteurs, il déclare d’abord ne pas avoir vu la jeune femme le soir de sa disparition, avant de changer de version quatre ans après les faits.
« Je dois reconnaître actuellement que le jour même de sa disparition, Alicia est venue sonner à mon appartement vers 22 h. Elle m’a dit qu’elle allait chercher du pain et qu’elle devait aller retirer de l’argent et qu’ensuite elle repasserait chez moi. Elle ne m’a pas dit la raison pour laquelle elle repasserait chez moi, mais le fait est que je ne l’ai plus jamais revue. »
« Il y a plusieurs éléments qui sont interpellant, raconte Olivier Dupont, avocat de la fille d’Alicia Allemeersch. C’est d’une part la proximité qu’il pouvait avoir avec Alicia et le fait en outre qu’il soit revenu à plusieurs reprises sur ses déclarations. Donc évidemment, cela peut poser la question de pourquoi avoir eu des versions qui étaient variantes lorsqu’on sait que parmi l’une de ses versions, il aurait rencontré Alicia le soir de sa disparition ? »
Geoffrey avait des relations intimes avec Alicia. Marginal et consommateur de stupéfiants, il a fait de la prison pour vol avec effraction. Son appartement se situe à quatre minutes à pied de l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois. Jenna était en bébé lorsque sa maman a disparu, elle attend toujours des réponses à ses questions.
« On pleure, on attend, on ne sait rien faire d’autre, témoigne Jenna Allemeersch Malheureusement, on a beau cherché. Ça ne change rien au fait qu’on n’a toujours pas de nouvelles. Il n’y a personne qui veut parler au fait que l’enquête n’avance plus. »
Alors que les investigations et recherches n’ont jamais rien donné. La jeune femme souhaite la réalisation de nouveaux devoirs d’enquête, notamment l’analyse du dossier par l’intelligence artificielle et certains éléments en particulier.
« Le timing, les déclarations divergentes et en outre, certains éléments, notamment ADN, qui pourraient encore peut-être être affinés, détaille Olivier Dupont. C’est pour cela qu’une réétude du dossier par intelligence artificielle pourrait apporter un élément nouveau, ou en tout cas une meilleure compréhension des faits. »
Mais cette technique pose question, car des éléments couverts par le secret de l’instruction sont communiqués à des sociétés externes. « Il faudrait soit anonymiser tout le dossier, estime Frank Discepoli, avocat pénaliste, assistant en droit pénal et procédure pénale. Ou il pourrait y avoir une autre solution qui serait de mettre ça dans un système totalement intégré à l’intérieur d’un même cabinet de juge d’instruction ».
Demain, la Cour d’appel de Mons se penchera sur la demande de devoir complémentaire, prolongeant un peu l’espoir des proches d’Alicia, 20 ans après sa disparition.
