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L'engagement physique, notamment dans les rucks, la solidité en conquête et la créativité offensive, dans laquelle excelle l'ouvreur néo-zélandais Dan Carter, constitueront les clés de la rencontre entre la France et la Nouvelle-Zélande, samedi à Marseille.
"Ca va être beaucoup d'engagement, parce que sans l'engagement on n'existe pas, et en même temps de l'intelligence et du mouvement", résume l'entraîneur des avants du XV de France, Didier Retière.
Combat et conquête, encore et toujours... "Si on met le combat nécessaire, après ce sera du 50-50", estime le 3e ligne français Julien Bonnaire. Comme face à l'Afrique du Sud, les zones d'affrontement seront déterminantes. Moins réputée que la puissante mêlée sud-africaine, la mêlée all black n'en est pas moins redoutable. Emmenée par le talonneur Andrew Hore, élu meilleur joueur du Super 14 en 2008, elle est "plus technique", remarque Sylvain Marconnet. Le duel entre Fabien Barcella et l'inégal Neemia Tialata pourrait être décisif. Les Français avaient eu les Springboks à l'usure dans ce domaine. Et samedi dernier, la mêlée néo-zélandaise a cédé en fin de partie contre l'Angleterre.
En 2e ligne, l'attelage entre "le destructeur" Brad Thorn (dixit Sébastien Chabal) et le plus longiligne Tom Donnelly est très complémentaire. La fraîcheur physique et l'endurance pourraient faire la différence. "On sait que contre eux on va être dans le rouge de la 2e à la 80e minute", prévient Chabal.
Une 3e ligne redoutable au sol. La récupération de ballons dans les mêlées ouvertes (rucks) et leur transformation quasi-immédiate en ballons d'attaque est l'une des armes néo-zélandaises. Le 3e ligne et capitaine Richie McCaw est le maître dans le "grattage" de ballons. Il sera associé à Jerome Kaino et Kieran Read, autre "gratteur" redoutable. Les confrontations avec Thierry Dusautoir et Fulgence Ouedraogo dans les rucks s'annoncent électriques. "Si on lui laisse un temps d'avance (à McCaw), il va nous casser toutes nos actions", prévient le 3e ligne montpelliérain. Les performances aux plaquages des 3e lignes seront également à suivre.
. Mobilité et imprévisibilité. Contrairement aux monolithiques Springboks, les All Blacks sont mobiles et joueurs à tous les postes. La 3e ligne notamment est présente aux quatre coins du terrain. Derrière, les centres complémentaires Ma'a Nonu ("The Rock") et Conrad Smith ("The Snake") sont redoutables en un-contre-un. Les ailiers Sitiveni Sivivatu et Cory Jane sont très rapides, mais peut-être moins finisseurs qu'un Joe Rocococko, absent de cette tournée en Europe. Mais l'arrière Mils Muliaina apporte souvent sa brillante contribution en attaque. L'expérience, la solidité et la vivacité des lignes arrières françaises, avec quatre titulaires du quart de finale gagné (20-18) du Mondial-2007 (Traille, Clerc, Jauzion, Marty), est de taille pour rivaliser avec les All Blacks. "C'est par le jeu qu'on peut battre une équipe comme ça", estime Sébastien Chabal.
. Le cas Carter. Daniel Carter est LE stratège du jeu des All Blacks. De retour à son meilleur niveau après une blessure, il fait office de chef d'orchestre: toujours lucide, il alterne à merveille le jeu, dégageant avec précision quand il le faut, provoquant la ligne ou faisant jouer ses partenaires à bon escient. Il inscrit la majorité des points de son équipe: à moins de 50 mètres, sa botte est d'une redoutable précision. La discipline française, plutôt soignée lors des deux premiers tests, sera donc déterminante.
