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Il manque de places en IPPJ pour les jeunes délinquants : la ministre en charge annonce un grand projet pour 2028

Par RTL info
Le parquet de Bruxelles alerte sur le manque de place en IPPJ. Invitée sur le plateau du RTL info, la ministre en charge du secteur a annoncé qu’un nouveau plan se prépare.

Le parquet de Bruxelles vient de pousser un nouveau cri d’alarme. Celui-ci concerne le manque de places en IPPJ pour les jeunes délinquants. Des jeunes qui commettent parfois des délits extrêmement graves et qui doivent, malgré tout, être relachés, faute de place dans ces centres de réinsertion.

Pour répondre à cette problématique, Valérie Lescrenier, ministre wallonne en charge de l’aide à la jeunesse et les Maisons de justice, était sur le plateau du RTL info 19h pour une interview.

Ce manque de place en IPPJ n’est pas neuf. La situation est aujourd’hui intenable. Quelles solutions proposez-vous pour ces jeunes ? 

 La situation est sous pression et je l’ai apprise par la presse aujourd’hui. Immédiatement, mon cabinet a pris contact tant avec l’administration qu’avec monsieur le procureur du Roi et on a pu trouver une place pour le jeune en question. Malheureusement, il n’était plus mis à disposition du parquet. Ça ne veut pas dire qu’aucune réponse n’a été apportée à ce jeune, puisqu’il est quand même pris en charge par le service de protection de la jeunesse avec toute une mesure d’interdiction autour de cette prise en charge. De manière parallèle, la place qui a été trouvée a effectivement été occupée par un autre jeune accusé d’homicide.

Il y a combien de places actuellement en IPPJ et combien de places manquent-ils concrètement ?

Aujourd’hui, on a 245 places en IPPJ. En 2028, on va créer un nouvel IPPJ à Bruxelles, à Forest en particulier, avec 30 places complémentaires : c’est une des mesures. Complémentairement au niveau des IPPJ, j’ai rencontré les juges de la jeunesse et il faut qu’on optimalise l’occupation des places en IPPJ. On doit les réserver pour les situations les plus compliquées, les plus dangereuses.. Par ailleurs, il y a des places en IPPJ qui aujourd’hui sont laissées vacantes parce que les jeunes qui occupent ces places sont en congé, ce qui évidemment est inadmissible. Tant avec les juges qu’avec mon administration, ce processus d’optimalisation des places, on va y travailler.

Parce que ça crée des frustrations : les juges et les policiers sont démotivés. Ça donne aussi un sentiment d’impunité pour tous ces jeunes qui n’hésitent pas à récidiver. Et pourtant, on parle ici de faits quand même assez graves.

Je comprends ce découragement des juges, je les ai rencontrés et vraiment je partage le constat. La situation de pénurie, elle existe depuis 20 ans. Je suis ministre depuis un an. Depuis cette bonne année, après avoir consolidé le secteur, j’ai présenté au gouvernement un plan quinquennal pour venir amener des moyens complémentaires au niveau du secteur de l’aide à la jeunesse. On parle de 40 millions d’euros, ce n’est pas rien à l’heure des restrictions budgétaires qu’on connaît.

C’est le plan que vous allez proposer demain au gouvernement de la Fédération de l’Université ?

Ce plan, il repose sur l’aide à la jeunesse qui repose sur trois volets. Il y a tout le volet qui est dédié aux mineurs en conflit avec la loi, avec les places en IPPJ, mais d’autres outils qui existent à côté, comme les équipes mobiles d’accompagnement. C’est un outil qui est plébiscité par les juges de la jeunesse qu’on va renforcer puisqu’on va amener 40 nouvelles prises en charge au niveau des équipes mobiles d’accompagnement, et en particulier à Bruxelles, puisqu’on sait qu’à Bruxelles, c’est là que la situation est la plus tendue.

De manière parallèle, il y a d’autres outils qui existent pour ces jeunes en conflit avec la loi, qui sont les sanctions d’accompagnements restauratrices et éducatives, où le jeune est amené à faire tout un processus dans des ASBL où il mène finalement des peines de travail qui sont encadrées. Évidemment, c’est plutôt dédié à des primo-délinquants, et le caractère plus compliqué de cette mesure aujourd’hui, c’est le fait que la mesure ne peut pas être proposée de manière immédiate. Dans les 40 millions qu’on amène, c’est important qu’on puisse aussi orienter une partie de ce budget et une partie majeure aussi vers la prévention et la prise en charge dans des services résidentiels, dans des familles d’accueil de tous les jeunes qui sont en danger aujourd’hui.

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