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"C'est une pathologie silencieuse mais très intelligente": pour combattre leur addiction aux jeux, certains se font exclure des casinos

Le Casino de Namur organise cette semaine le plus grand tournoi de poker jamais organisé en Belgique et dans les pays limitrophes : le Pokerstars Megastack. 2000 joueurs sont venus de toute l’Europe. L'occasion de s'intéresser aux jeux de hasard en ligne en nette progression depuis plusieurs années. Explications avec notre journaliste Bernard Lobet pour Bel RTL.

En 2016 (dernier chiffre officiel confirmé), le produit brut des jeux de hasard en Belgique, hors Loterie nationale, était de 1.700.000.000 euros. 

Ce montant se répartit à 50-50 entre les jeux réels et les jeux virtuels. Il y a 5 ans, c'était 70% pour les jeux réels et 30% pour les jeux virtuels. "Il y a une évolution sensible, et ceci est compréhensible. Ce sont les jeunes générations qui jouent en ligne. On peut jouer en ligne 24h/24 et 7j/7 sans contrôle. De plus, la culture actuelle est l'immédiateté donc les jeux en ligne ont un rôle prépondérant pour l'avenir", souligne Etienne Marique, président de la commission des jeux hasard.

La commission des jeux de hasard veut changer de nom et devenir "la commission des jeux". Un moyen pour mieux s'attaquer aux jeux vidéos payants qui attirent les jeunes. Cela concerne notamment les "loot box", que l'on peut traduire par "coffre à butin". Ils contiennent des objets virtuels offrant au joueur des améliorations dans le jeu. Les joueurs ne peuvent pas savoir ce que contient le coffre avant de l'acheter.


Une "liste noire" regroupe les personnes interdites de jeux

353.000 personnes sont interdites de casino en Belgique. Parmi elles, 30.000 ont demandé expressément à se faire exclure des casinos, salles de jeux réels et virtuels et agences de paris. En 5 ans, ce chiffre a augmenté de 75%. Un tiers des personnes interdites de casino sont en médiation de dettes. Chaque année, entre 2.000 et 3.000 joueurs de plus demandent à être interdits de jeu.

 Les joueurs peuvent contacter la Commission des jeux de hasard et demander volontairement à s'inscrire sur la liste Epis (Excluded persons information system), une sorte de liste noire qui regroupe tous les joueurs exclus. Elle a été mise en place en 2004. Chaque casino ou salle de jeux a l'obligation de la consulter avant de laisser rentrer un joueur.


"C'est une pathologie secrète silencieuse"

Le joueur qui s'inscrit volontairement sur cette liste est privé de jeu dans tout le pays pour une durée minimale de 90 jours. Cependant, il peut toujours jouer au Loto ou à des jeux à gratter.

"Le joueur peut mentir et personne ne le voit, personne ne le sait. Il peut tenir des années jusqu'au jour où l'épouse ou compagnon se rend que quelque chose se passe car tout l'argent du ménage disparaît", explique Serge Minet, thérapeute et spécialiste des assuétudes. Avant d'ajouter: "C'est une pathologie secrète silencieuse mais très intelligente"

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