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Ils ont souillé 190 hectares d'une réserve naturelle française avec leur "rave party" non autorisée: la peine est tombée

Ils avaient assuré l'animation musicale d'un Teknival au coeur d'une réserve naturelle: 9 prévenus ont été condamnés mardi à Tarascon pour des infractions environnementales à des peines d'amende et de travail d'intérêt général. Le tribunal correctionnel a aussi confisqué tous les "sound systems" saisis lors des contrôles de gendarmerie. Les prévenus ont également été condamnés à verser aux propriétaires des terrains et aux associations de défense de l'environnement un total de près de 30.000 euros de dommages et intérêts.

Du 12 au 16 août 2017, jusqu'à 20.000 participants avaient envahi la réserve naturelle des Coussouls de Crau, une zone classée Natura 2000, pour participer à un festival de musique techno non autorisé. Les gendarmes avaient en vain tenté d'empêcher l'afflux des "teufeurs" regroupés dans un premier temps sur le parking d'un centre commercial d'Arles.

Une quinzaine de "murs de sons" avaient été installés dans cette réserve, la dernière steppe d'Europe occidentale, un milieu naturel unique qui abrite 377 espèces animales dont 179 sont protégées. Le campement avait occupé 45 hectares, mais la zone souillée par les déchets et le papier toilette a été évaluée à 190 hectares par le Conservatoire d'Espaces Naturels (CEN) de Paca, co-gestionnaire du site avec la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône.


1.700 PV dressés

Les plaques minéralogiques des véhicules ayant été relevées, environ 1.700 procès-verbaux électroniques d'un montant de 338 euros avaient été adressés à des participants.

Le tribunal a condamné un Arlésien, chasseur dans la Crau, qui avait conduit les premiers participants sur le site ainsi que sept propriétaires de "sound systems", et un vendeur de boissons et sandwichs, pour les délits de destruction de l'état d'un territoire classé en réserve naturelle et de destruction de l'habitat d'espèces animales protégées.


36 tonnes d'ordures ramassées

La végétation a été détruite par le piétinement et la circulation des véhicules, dont un millier sont restés en permanence stationnés. Devant les murs de sons, une érosion totale du sol a été constatée sur une profondeur de dix centimètres, empêchant toute régénération.

Les services municipaux de Saint-Martin-de-Crau avaient ramassé plus de 36 tonnes d'ordures, mais la réserve naturelle reste durablement polluée par des petits déchets tels que des mégots ou de petits morceaux de verre. Le conservatoire des Espaces naturels a dû fermer son sentier d'interprétation qui permet au public de découvrir les richesses de cette zone. Cinq bergeries construites au XIXe siècle en torchis ont été taguées et souillées.

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