Partager:
La grande ambition de Naples de conquérir un premier titre de champion d'Italie depuis l'époque Maradona passe un test majeur, vendredi, face à la Juventus Turin, redevenue candidate au scudetto malgré la tourmente financière et judiciaire.
A deux journées de la fin de la phase aller, le Napoli est assuré d'être champion d'hiver, avec sept points d'avance sur les Bianconeri (2e) et l'AC Milan (3e). Mais les coéquipiers de Mario Rui regardent évidemment au-delà, rêvant de ramener en juin dans le sud de l'Italie un titre de champion trusté par les grands clubs du nord.
Cela fait plus de vingt ans que la Juventus Turin, l'AC Milan et l'Inter Milan monopolisent le scudetto, depuis les sacres de la Lazio Rome (2000) et de l'AS Rome (2001).
Naples attend depuis plus de 30 ans un troisième titre après les deux offerts en 1987 et 1990 par Diego Maradona. Autour du stade qui porte désormais le nom de l'icône décédée en 2020, les tifosi espèrent que ce sera enfin la bonne, après une première partie de saison quasi-parfaite, tant en championnat qu'en Ligue des champions.
Le Napoli a su compenser des départs majeurs (Koulibaly, Insigne, Mertens, Fabian Ruiz), principalement pour alléger la masse salariale, par des recrutements malins, comme Kim Min-jae en défense et Kvicha Kvaratskhelia, Giacomo Raspadori et Giovanni Simeone en attaque.
- Renouveau de la Juve -
Avec la meilleure attaque de Serie A (39 buts en 17 matches) conduite par le meilleur buteur du championnat Victor Osimhen (dix réalisations), Naples n'a perdu qu'une fois, la semaine dernière contre l'Inter Milan (1-0) lors de la reprise post-Mondial.
Ce faux-pas a redonné un peu d'espoir aux concurrents, même si les Napolitains ont rebondi dès dimanche à Gênes contre la Sampdoria (2-0) pour conserver sept points d'avance sur cette Juve revenue à grandes enjambées: elle reste sur huit victoires consécutives, sans prendre de but.
A la dérive début octobre après deux défaites coup sur coup contre l'AC Milan (2-0) en championnat puis le Maccabi Haïfa (2-0) en Ligue des champions, la "Vieille dame" a bel et bien redressé la tête et surtout retrouvé des vertus défensives.
Si cela n'a pas empêché l'élimination dès la phase de poules en C1, la Juve est au moins redevenue en Italie l'équipe combative, solide (meilleure défense avec sept buts encaissés) et efficace promise par son entraîneur Massimiliano Allegri. Elle a notamment maté l'Inter Milan (2-0) et la Lazio (3-0) pour réussir une remontée spectaculaire (de la 8e à la 2e place en huit matches), malgré les pépins physiques de Paul Pogba ou Dusan Vlahovic.
- "Naples nettement favori" -
De quoi ranimer chez les supporters le souvenir de la saison 2015/16, où les Bianconeri, déjà avec Allegri, avaient été sacrés malgré une entame catastrophique, grâce notamment à une série de quinze victoires consécutives.
"Même sans leurs huit victoires de suite, c'est une des équipes les plus difficiles à affronter", relève l'entraîneur napolitain Luciano Spalletti, qui connaît l'importance de ce duel pour la confiance de ses joueurs.
Allegri, lui, maintient que Naples "est encore nettement favori pour le scudetto", assurant que son objectif reste le Top 4 qualificatif pour la prochaine C1.
Une façon pour "Max" d'inciter ses joueurs à faire plus que jamais profil bas alors que le club reste plombé par des mauvais comptes (240 M EUR de pertes la saison dernière) qui lui valent d'être dans le collimateur à la fois de l'UEFA et de la justice italienne, pour des fraudes financières présumées.
Ce match à Naples est d'ailleurs officiellement le dernier à la présidence d'Andrea Agnelli, qui a annoncé sa démission fin novembre, juste avant que le parquet de Turin ne demande son renvoi en justice. Son successeur désigné, Gianluca Ferrero, 59 ans, doit être officiellement élu mercredi prochain.