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La réaction ou l'angoisse: mal embarquée au Mondial, l'équipe de France féminine aborde sans certitudes le sommet de son premier tour face au Brésil, samedi (12h00) à Brisbane, une affiche séduisante mais brouillée par l'inconnue qui subsiste sur l'état physique de sa capitaine Wendie Renard.
C'est un premier tournant pour l'équipe d'Hervé Renard et ses grandes ambitions: devant près de 50.000 spectateurs, les Bleues n'ont plus vraiment le droit à l'erreur après leur match nul inaugural contre la Jamaïque (0-0).
Quatre ans après le mémorable France-Brésil du Mondial à domicile, une victoire 2-1 après prolongation en huitième de finale au Havre, et 25 ans après celui des hommes en finale en 1998, la France a beaucoup à perdre.
Une défaite contre la Seleçao de la légende Marta sonnerait la fin des espoirs de première place dans le groupe F et condamnerait les Bleues à un huitième de finale probable face aux redoutées Allemandes.
Mais ce n'est que le meilleur des scénarios. Car la peur d'une catastrophique élimination dès la phase de groupes, une première depuis vingt ans, serait tout à coup bien réelle: les Bleues n'auraient plus leur destin en main, même en cas de victoire contre le modeste Panama mercredi (12h00) à Sydney en clôture du premier tour.
En revanche, un succès contre les Sud-Américaines, 8e nation mondiale qui n'a jamais battu les Bleues, ouvrirait grand les portes de la phase finale, sans doute avec la première place du groupe.
- "Confiance" -
"Sur un chemin de Coupe du monde, il y aura toujours des hauts et des bas", assure la milieu Amel Majri. "On sait qu'on n'a plus le choix. D'entrée il faut lâcher les chevaux".
En plein samedi de chassé-croisé estival en France, la sélection d'Hervé Renard reste persuadée d'avoir pris le bon itinéraire en direction d'un premier trophée international, le rêve d'une génération talentueuse et d'une Fédération ambitieuse.
"Nombre d'équipes qui commencent en fanfare une compétition ne vont pas au bout. Il faut garder le cap, j'ai confiance en cette équipe", assure le charismatique entraîneur.
Mais les bagages des Bleues sont assez lourds sur la route du Brisbane Stadium: il y a les doutes nés du premier match, assez insipide et inquiétant offensivement, et surtout les blessures.
En additionnant les absences et les pépins physiques subis depuis le début de la préparation, l'encadrement français pourrait en effet se constituer un sacré onze de départ...
Samedi, il doit surtout prendre une décision majeure concernant la participation de sa capitaine Wendie Renard, défenseure à l'impact non négligeable du haut de ses 33 ans, 147 sélections et quatre Coupes du monde disputées.
La Martiniquaise est diminuée par un "pépin" au mollet gauche, une blessure que personne n'ose qualifier en interne, dans une grande partie de poker menteur débutée depuis lundi.
- Le Sommer contre Marta -
La joueuse de l'OL a été ménagée lundi, mardi et mercredi, sous l'oeil des journalistes. Mais elle a fait son retour à l'entraînement jeudi, loin des regards et sans apparaître une seule fois sur les réseaux sociaux des Bleues.
"Elle se prépare comme si elle allait jouer. On a l'avantage d'avoir quelqu'un qui connaît bien son corps", positive auprès de l'AFP Jean-Michel Aulas, responsable de la délégation en Australie et proche de Renard pour l'avoir eue dans ses rangs comme président de l'OL.
L'expérience de la capitaine ne sera pas de trop contre la Seleçao, en tête du groupe après sa démonstration contre le Panama (4-0).
Rajeunie et enthousiaste sous la houlette d'une sélectionneuse renommée dans le football féminin, la Suédoise Pia Sundhage, l'équipe brésilienne compte sur sa révélation Ary Borges, trois fois buteuse au premier match, et sur l'aura de sa "reine" Marta (37 ans), attendue en seconde période.
En face, le duo Kadidiatou Diani-Eugénie Le Sommer tente de convoquer le souvenir du France-Brésil de 2019, sommet émotionnel de l'édition précédente, un soir de juin où près de 12 millions de personnes avaient allumé leur télé pour voir Amandine Henry délivrer les Bleues en prolongation.
Quatre ans plus tard, sans Henry blessée, sans prolongation et devant deux à trois fois moins de téléspectateurs, la France rêve du même dénouement.