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La Fédération internationale d'athlétisme envisage de durcir et de regrouper ses critères d'éligibilité à la catégorie féminine pour les athlètes intersexes et transgenres, à qui elle ne ferme pas totalement la porte, visant une décision finale en mars, a indiqué l'institution par communiqué.
World Athletics s'est lancée dans un processus de consultation de ses fédérations membres sur le sujet, avec une "option prioritaire": "modifier les conditions d'éligibilité pour les athlètes DSD (différence du développement sexuel) et transgenres en demandant une réduction continue du taux de testostérone en dessous de 2,5 nmol/L pendant au moins 24 mois".
"Mettre en avant une option prioritaire est un moyen d'obtenir une discussion constructive, cela ne veut pas dire que cette option sera celle présentée au Conseil et donc adoptée", au mois de mars, tient à préciser la Fédération internationale.
Le règlement actuel demande aux athlètes transgenres voulant participer à la catégorie féminine de maintenir leur taux de testostérone sous le seuil de 5 nmol/L pendant 12 mois. Les athlètes intersexes, par exemple l'emblématique Sud-Africaine Caster Semenya, doivent depuis avril 2018 maintenir leur taux de testostérone sous le seuil de 5 nmol/L pendant 6 mois pour participer aux épreuves allant du 400 m au mile (1.609 m).
Ce règlement avait été dénoncé par Semenya, double championne olympique du 800 m, qui refuse de s'y plier avec un traitement hormonal ou une opération, mais qui avait perdu les recours intentés notamment devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Le Comité international olympique (CIO) avait demandé aux fédérations sportives en novembre 2021 d'établir leurs propres critères pour permettre aux personnes transgenres et intersexes de concourir à haut niveau.
Depuis, l'Union cycliste international (UCI) a adopté un règlement équivalent à celui de l'"option prioritaire" actuelle de l'athlétisme. La fédération internationale de natation (Fina) a elle limité en juin 2022 l'accès de ses catégories féminines aux nageuses "devenues femmes avant la puberté".
Le président de World Athletics, Sebastian Coe, avait alors salué la décision de la Fina, précisant que s'il était poussé à choisir entre "équité" et "inclusion", il se rangerait "toujours du côté de l'équité", pour "protéger l'intégrité du sport féminin".