Partager:
Allô Tadej Pogacar? Vous avez un message... A trois semaines du Tour de France, où il défendra sa couronne, Jonas Vingegaard a envoyé un avertissement retentissant à son rival slovène en écrasant la concurrence au Critérium du Dauphiné, qu'il a remporté dimanche.
Arrivé deuxième de la dernière étape, décrochée sur les hauteurs de Grenoble par l'Italien Giulio Ciccone, le Danois a survolé la répétition générale de la Grande Boucle (1er-23 juillet) qu'il a remportée avec une marge inédite depuis 28 ans.
Vingegaard au-dessus du lot
Sur le Dauphiné, il y avait lui et les autres. Intouchable, le Danois a écrasé le plateau, remportant deux étapes en solitaire, dont celle samedi au col de la Croix-de-Fer. Au général, le leader de la Jumbo-Visma s'est imposé avec 2 min 23 sec d'avance devant le Britannique Adam Yates et 2 min 56 sec sur l'Australien Ben O'Connor, des écarts qu'on n'avait plus vus depuis 28 ans. "Il était sur une autre planète ici", a constaté O'Connor.
De quoi faire plein le plein de confiance avant le Tour, d'autant que Vingegaard estime n'avoir pas encore tout à fait atteint son pic de forme.
La concurrence était pourtant belle, avec la présence de la plupart des candidats au podium du Tour... sauf Tadej Pogacar, qui s'annonce comme son seul rival.
Irrésistible en début de saison, le Slovène a subi un coup d'arrêt avec sa fracture au poignet gauche le 23 avril et débarquera avec moins de certitudes que d'habitude sur une épreuve qu'il a gagnée en 2020 et 2021.
Mais il devrait pouvoir compter sur la meilleure équipe qu'il a jamais eue à sa disposition avec notamment Adam Yates, deuxième du Dauphiné.
Pogacar aura un lieutenant de luxe
"Best of the rest", Adam Yates (UAE) a prouvé qu'il allait être un lieutenant de luxe pour Pogacar sur le Tour. Venu l'hiver dernier de l'équipe Ineos, le grimpeur britannique n'a certes pas réussi à suivre Vingegaard mais il a systématiquement lâché tous les autres leaders.
Dans l'ensemble, l'équipe UAE s'est montrée très solide sur le Dauphiné avec aussi le rouleur danois Mikkel Bjerg, vainqueur du chrono et maillot jaune d'un jour, l'Autrichien Felix Grossschartner et le Slovène Rafal Majka.
"Tadej sera à 100% et on sera tous derrière lui", a dit Yates.
Parmi les autres leaders, Ben O'Connor et Jay Hindley ont affiché une belle forme. En reconstruction, Egan Bernal a fini à une bonne 12e place.
Mikel Landa, Enric Mas, Richard Carapaz et surtout David Gaudu, deuxième de Paris-Nice en mars devant Vingegaard mais 30e à plus de 25 minutes sur le Dauphiné, ont déçu.
Les Français en forme
Deux étapes et trois jours en jaune pour Christophe Laporte. Une étape et une 10e place au général pour Julian Alaphilippe. Un Top 10 tout en maîtrise pour Guillaume Martin (6e au général et 5e à Grenoble dimanche). Les Français ont brillé sur ce Dauphiné. Après une année noire, "Alaf" a retrouvé du plaisir sur le vélo, une excellente nouvelle avant le Tour de France qu'il retrouvera dans le costume de leader de l'équipe Soudal Quick-Step. "J'ai passé une semaine magnifique", a insisté l'Auvergnat, encore à l'avant dimanche.
Avant de se mettre au service de Vingegaard sur le Tour, Laporte a lui confirmé qu'il était sans doute le meilleur coureur français des derniers mois.
Et Guillaume Martin a "l'impression de se rapprocher peu à peu des tout meilleurs" après un début de saison difficile.
A noter aussi la belle performance du jeune grimpeur de Groupama-FDJ, Lenny Martinez qui termine 18e au général à seulement 19 ans.
Gaudu beaucoup moins
Régulièrement lâché, en difficulté dès la troisième des six ascensions dimanche, David Gaudu a terminé le Dauphiné à une très décevante 30e place, à plus de 25 minutes de Vingegaard. C'est forcément inquiétant pour le grimpeur breton dans la perspective du Tour. Comment expliquer une telle contre-performance? "On pense savoir pourquoi mais on le garde pour nous", a invariablement répondu le Finistérien. Dans son équipe, on renvoie à demi-mots vers le lourd travail effectué en stage d'altitude à Tenerife qui a pu lui couper les jambes au Dauphiné. Et on espère chez Groupama-FDJ que le pic de forme interviendra au Tour, lorsque ça compte vraiment. Il le faudra si Gaudu veut monter sur le podium, comme il l'ambitionne après sa 4e place de l'an dernier.