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Jannik Sinner face à Daniil Medvedev: la finale du tournoi ATP 500 de Rotterdam promet un duel entre deux métronomes aux styles toutefois différents, la rencontre entre l'esthétisme de l'Italien et l'anticonformisme dégingandé du Russe, dimanche.
Medvedev, qui claque des aces à 230 km/h sans avoir l'allure d'un joueur surpuissant, partira favori.
En quatre confrontations, l'ancien N.1 mondial (durant seize semaines en 2022) retombé en 11e position n'a jamais perdu face à celui qui, à 21 ans, est présenté comme l'un des leaders de la nouvelle génération et rêve lui aussi de monter un jour sur le trône de l'ATP.
En demi-finale, samedi, Medvedev et Sinner (14e) n'ont pas tremblé face à leur adversaire.
Surtout le Russe qui a croqué le Bulgare Grigor Dimitrov en deux sets secs (6-1, 6-2) quand l'Italien était plus accroché par le Néerlandais Tallon Griespoor, 7-5, 7-6 (7/5).
Véritable métronome, le Moscovite s'est emparé à trois reprises du jeu de service du roc d'Haskovo (28e à l'ATP) dans la première manche.
Et même avec une approche plus offensive au deuxième set, le Bulgare est à peine parvenu à dérégler le tennis de son adversaire.
Après un début d'année contrasté (demi-finaliste à Adelaïde puis éliminé au 3e tour de l'Open d'Australie), Medvedev est à Rotterdam "pour reprendre sa marche en avant", a-t-il expliqué à l'AFP cette semaine.
Après avoir surclassé le vainqueur sortant du tournoi, le Canadien Félix Auger-Aliassime (6-2, 6-4), jeudi en quart de finale, le lauréat de l'US Open 2021 n'est plus qu'à une marche de son premier titre cette année, le seizième de sa carrière.
"Je me sens très bien. Je bouge bien, je commets peu d'erreurs. Contrairement à ce que dit le score, ce ne fut pas facile face à Grigor qui cherchait sans cesse les angles. Il y a eu de très nombreux longs échanges, physiquement très éprouvants", a déclaré Medvedev.
Sinner ne sera pas une victime consentante. Ses adversaires aux tours précédents peuvent en témoigner. Face au Grec Stefanos Tsitsipas, tête de série N.1 et 3e joueur mondial sorti au deuxième tour, et au vétéran suisse Stan Wawrinka en quart, Sinner a allié esthétisme, légèreté et efficacité.
Comme en demi-finale quand l'Italien, égérie de la marque de luxe Gucci, a mis dans sa poche le public de l'Ahoy pourtant venu soutenir son chouchou local, Griekspoor.
"Il ne donne pas l'impression de frapper très fort, pourtant sa balle va très vite", avait noté l'Américain Maxime Cressy que Sinner avait battu en finale du tournoi de Montpellier le week-end dernier.