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Après l'explosion, le désespoir et partir

"J'avais la sensation que les flammes autour de moi me léchaient et allaient me dévorer", a déclaré Alphonsine Sorozo Umubyeyi devant la cour d'assises de Bruxelles, mercredi. Elle se trouvait dans le 3e wagon du métro au moment de l'attentat à Maelbeek, le 22 mars 2016. Après s'être dégagée de la rame et être remontée à la surface, elle décide de partir à pied pour retourner chez elle. Trois jours plus tard, elle sort du déni et se rend à l'hôpital.

"C'était l'enfer sur terre", a-t-elle dit à propos des instants qui ont suivi la déflagration. "Je me suis dit: je vais mourir."

Au bout d'un moment, les flammes laissent la place à la fumée, qui la terrifie tout autant. "La fumée s'est dissipée et j'ai vu que je n'avais pas brûlé."

En quittant la station, Alphonsine est frappée par le regard d'une blessée, qui l'a "hantée" jusqu'en 2018, lorsqu'elle a pu la revoir sur pied.

Après avoir traversé la ville à pied, elle rentre chez elle et "sombre dans le déni". Elle se rend à son travail le surlendemain. Trois jours après l'explosion, elle apprend l'arrestation d'un accusé en regardant le journal télévisé.

"Ça fait 'tilt' dans ma tête. Je me suis trouvée mal", s'est souvenue Alphonsine. Elle demande à un voisin de l'amener à l'hôpital.

"Quand je suis rentrée, j'ai commencé à faire des cauchemars. J'ai revu toutes les images: les blessés, les morts, les yeux de la dame. Je ne supportais pas un bruit."

"Et comment vous sentez-vous aujourd'hui ?", a demandé la présidente de la cour. "Je gère les conséquences. Je vis toujours dans la peur. Je me méfie de tout. Tout ce qui vous faisait plaisir vous effraie. C'est la survie plutôt que la vie."

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