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La Belgique a déjà formé près de 2.500 militaires ukrainiens, afin de les aider dans leur lutte contre l'invasion russe, a indiqué jeudi la ministre de la Défense Ludivine Dedonder.
Accompagnée du chef de la Défense, l'amiral Michel Hofman, la ministre a brossé en conférence de presse le tableau des différentes missions dans lesquelles l'armée belge est engagée. Au total, quelque 800 militaires belges sont actuellement déployés sur différents théâtres d'opération.
L'une des principales missions reste le soutien à l'Ukraine, via le déploiement de militaires en Roumanie et en Lituanie. L'aide porte aussi sur la formation des militaires, dont des pilotes et techniciens dans l'optique de la livraison prochaine d'avions de combat F-16.
L'échéance de cette livraison pose toutefois question, à la suite de différents retards dans la livraison à la Belgique des F-35, avions qui succèderont aux F-16. Jeudi, la ministre s'est montrée rassurante, indiquant que les livraisons de F-16 à l'Ukraine pourraient avoir lieu "si possible avant la fin de l'année". Afin d'accélérer le processus, la Défense a commandé des pièces de rechange. Celles-ci permettront un envoi plus rapide des F-16 vers l'Ukraine, dès que les premiers F-35 auront été réceptionnés.
Le soutien à l'Ukraine représente pour cette année 916 millions d'euros, pour un total d'1,2 milliard depuis le début de l'invasion en 2022, a indiqué la ministre. L'argent mobilisé provient des intérêts des avoirs russes gelés en Belgique.
Il se poursuivra "aussi longtemps que nécessaire", a déclaré Ludivine Dedonder. L'envoi de troupes au sol, évoqué par le président français Emmanuel Macron, n'est par contre "pas à l'ordre du jour".
L'amiral Hofman a néanmoins appelé à "anticiper un conflit de longue durée". Il a admis que la contre-offensive ukrainienne n'avait pas obtenu les résultats escomptés.
Autre théâtre d'opération, le Moyen-Orient et singulièrement l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza. La semaine dernière, la Belgique a opéré plusieurs vols vers l'Égypte, où le matériel a été livré à la Croix-Rouge. Plus de 26 tonnes d'aide a ainsi été acheminé. La Belgique a aussi procédé à neuf largages d'aide humanitaire par voie aérienne, soit 25% de l'aide totale par ce procédé. Dans la région, la Défense belge est aussi présente en mer Rouge avec la frégate Louise-Marie, afin de sécuriser le trafic maritime ciblé par les rebelles yéménites Houthis.
La Belgique, enfin, est aussi présente en Afrique, principalement au Bénin et en République Démocratique du Congo (RDC) pour des missions de formation. Au Bénin, l'objectif est de permettre à l'armée béninoise de contrer la vague terroriste arrivant par sa frontière nord et de sécuriser le golfe de Guinée, a détaillé le chef de la Défense. En RDC, la Défense prodigue des formations académiques à Kananga et tactiques à Kindu.
La Défense achemine également de l'aide humanitaire aux populations civiles victimes du conflit à l'est de la RDC. Un premier vol humanitaire est parti la semaine dernière et un deuxième décolle ce jeudi, avec 60 tonnes de matériel, a détaillé Ludivine Dedonder. L'armée belge propose aussi des formations de moindre ampleur au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. Il n'y a par contre plus de mission militaire au Mali. Au Niger voisin, il existe une présence "à bas niveau" depuis le récent coup d'État. Cette présence se fait dans une optique de "patience stratégique" visant à observer comment la situation évolue dans ce pays sahélien. Si la Défense compte 800 militaires à l'étranger, 900 restent bien au pays, prêts à intervenir 24 heures sur 24 en cas de besoin. En outre, 2.000 militaires sont en permanence en exercice ou en formation.