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Le parquet fédéral a formulé lundi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, ses répliques concernant le volet de la récidive et du maximum légaux évoqués en plaidoiries par certains avocats de la centaine de prévenus du procès Encro.
Ces derniers ont été inculpés au terme de la vaste enquête Sky ECC, du nom de cette messagerie cryptée utilisée massivement par le milieu criminel et mise au jour par la police belge en 2021. Cette enquête avait débuté grâce à des informations recueillies par les polices française et néerlandaise à la suite du décryptage d'un autre réseau de communication sécurisé: Encrochat.
Lundi, le procureur fédéral s'est basé sur le cas d'Abdelwahab G., l'un des dirigeants présumés du trafic, pour justifier ses réquisitions en matière de récidive, une circonstance qui alourdit la peine. Puisque le quinquagénaire était en état de récidive au moment des faits, "le tribunal peut le condamner plus sévèrement, jusqu'au double du maximum légal, en l'occurrence 20 ans", a soutenu le ministère public.
L'avocat de Florantin K., qui risque 14 ans de prison, avait par exemple argumenté qu'un chauffeur du réseau ne pouvait être puni comme un dirigeant, "même si c'est la deuxième fois qu'il est coupable". Son confrère à la défense de Bilal I. avait quant à lui plaidé l'irrecevabilité des poursuites. "Si Bilal I. avait été renvoyé devant une cour d'assises, il aurait risqué 15 ans maximum", avait affirmé Me Jean-Philippe Mayence.
Le ministère public a balayé toute "illégalité" ou "discrimination" évoquée par la défense, qualifiant cette dernière d'"abstraite". "Les avocats brillants savent qu'on ne va pas avec un dossier de trafic de drogue aux assises", a répliqué le parquet fédéral.