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"Massacre de Shakahola" au Kenya: des organes manquaient sur certains cadavres

Les autopsies de cadavres retrouvés dans une forêt du sud-est du Kenya, où se réunissaient les membres d'une secte évangélique pratiquant un jeûne extrême, ont révélé des organes manquants sur certains corps, selon un document judiciaire consulté mardi par l'AFP. L'enquête évoque "un trafic d'organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs", sans plus de détail.

Dans ce document daté de lundi, le Directoire des enquêtes criminelles (DCI) demande le gel de comptes bancaires du pasteur Ezekiel Odero, arrêté le 28 avril dans cette affaire et libéré sous caution jeudi. Selon la DCI, cet influent pasteur a reçu "d'énormes transactions en espèces", émanant de sommes versées par des fidèles du pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie qui leur avait demandé de vendre leurs propriétés. Un tribunal de Nairobi a ordonné lundi le gel de plus de 20 de ses comptes pendant 30 jours.

Par ailleurs, les recherches de corps et de fosses communes, suspendues en raison du mauvais temps, ont repris mardi dans la forêt de Shakahola. Plus d'une centaine de dépouilles, dont celles majoritairement d'enfants, ont jusqu'à présent été retrouvées.

Selon les autopsies pratiquées sur 112 corps, la plupart des victimes sont mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi les prêches de Paul Nthenge Mackenzie à l'Église Internationale de Bonne Nouvelle qui prônait de jeûner "pour rencontrer Jésus". Certaines victimes - y compris des enfants - ont toutefois été étranglées, battues ou étouffées, a indiqué la semaine dernière le chef des opérations médico-légales, le Dr Johansen Oduor.

Le pasteur Mackenzie va être poursuivi pour "terrorisme", ont annoncé le 2 mai les procureurs. Un tribunal de Mombasa, la deuxième ville du Kenya, doit se prononcer mercredi sur la prolongation de sa détention pour une durée de 90 jours.

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