Partager:
"Salah Abdeslam est tout sauf le petit gars de Molenbeek", s'est attachée à démontrer Me Maryse Alié, représentant les parties civiles, lors de sa réplique mercredi au procès des attentats du 22 mars 2016. Elle a répété que cet accusé, s'il n'avait pas été arrêté quelques jours avant les attaques, aurait dû être un kamikaze le jour des faits.
"Salah, le petit gars de Molenbeek dont personne ne veut dans la cellule et contre lequel le parquet s'acharne... Pauvre petit Salah, rejeté, pauvre Caliméro...", a ironisé l'avocate.
"Était-il le petit gars de Molenbeek quand il a continué à vivre sous la bannière de l'État islamique ? Quand il s'est muré dans le silence à la police ? Quand il a caché la machine en marche vers d'autres attentats ?", a poursuivi Me Alié. "Regardez les faits à hauteur d'homme", a-t-elle enjoint aux jurés. "Et vous verrez que Salah Abdeslam est tout sauf le petit gars de Molenbeek."
À ses yeux, comme à ceux du parquet, l'arrestation de Salah Abdeslam et de son co-accusé Sofien Ayari le 18 mars 2016 constitue le réel déclencheur des attentats. Pourquoi passer à l'acte si le duo ne savait rien, a interrogé la représentante des parties civiles. La cellule terroriste avait peur qu'ils parlent et il ne peut donc être question de cloisonnement et d'ignorance des projets dans le chef des deux accusés.
"C'est de la poudre aux yeux ! (...) Ils sont tous des candidats kamikazes. Et ça, la défense l'a complètement occulté", a regretté la pénaliste.
"Salah Abdeslam et Sofien Ayari incarnaient dans leur chair, en tant que soldats de l'État islamique, l'aide indispensable. Ils adhéraient aux attentats. Pour nous, leur implication ne fait dès lors aucun doute pour les assassinats et les tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste", a conclu Me Alié.