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Le nombre de victimes constituées partie civile au procès des attentats du 22 mars 2016, devant la cour d'assises de Bruxelles, est passé de 960 au début de la procédure à 1.160 aujourd'hui, soit 200 personnes de plus à l'issue des témoignages des victimes ce lundi soir. Parmi ce millier de parties civiles, cent ont témoigné devant la cour, soit environ un dixième. Cette faible proportion s'explique par différents facteurs selon l'un des avocats d'une des principales associations de victimes.
"Il y a tout d'abord ce choix du parquet fédéral, dès le départ, de ne convoquer que les familles des victimes décédées", a exposé Me Guillaume Lys, conseil de l'association de victimes V-Europe. "La plupart des autres victimes qui se sont exprimées ici au procès ont donc fait un choix personnel de venir parler, une démarche qui n'est pas simple. D'autres ont préféré rester discrètes, notamment pour ne pas devoir rouvrir des plaies qu'elles tentent encore de fermer".
Le facteur temps n'est pas à négliger non plus, selon le jeune pénaliste. "Sept ans se sont écoulés depuis les faits. Il y a beaucoup de personnes qui sont passées à autre chose. Je parle ici entre guillemets car toutes les victimes restent très fragilisées par ce qui s'est passé, leur souffrance n'a pas disparu", a-t-il dit. "Mais je pense qu'il est important de dire que ce n'est pas parce que des personnes ne viennent pas témoigner qu'elles se désintéressent du procès. Il y en a aussi qui viennent aux audiences sans pour autant prendre la parole. Malgré tout, je trouve que, dans ce qui a été dit, on a eu un aperçu de tout ce que les victimes peuvent ressentir. Certaines sont toujours dans la souffrance, d'autres, moins nombreuses, sont par exemple dans une démarche de pardon".