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Plusieurs avocats de la défense ont soulevé mardi soir, au procès des attentats du 22 mars 2016 devant la cour d'assises de Bruxelles, un possible conflit d'intérêt du docteur Samuel Leistedt, qui a participé aux expertises psychiatriques de quatre accusés. Or, celui-ci a par ailleurs accepté récemment de dresser, pour le compte de l'administration pénitentiaire, des rapports concernant ces mêmes accusés, cette fois pour évaluer l'impact du régime de détention stricte sur leur personne.
L'information a été soulevée un peu par hasard en fin d'audience. L'expert psychiatre Samuel Leistedt a déclaré qu'il avait en effet accepté récemment une nouvelle mission d'expertise sur certains accusés, requise par l'administration pénitentiaire. Il s'agit d'évaluer l'impact psychologique du régime carcéral stricte auquel sont soumis ceux-ci depuis leur transfert à la prison de Haren, où ils sont placés à l'isolement.
Or, selon plusieurs avocats de la défense, cette mission est incompatible avec la première mission, requise par l'autorité judiciaire, que l'expert a acceptée en 2016 et en 2022, à savoir de réaliser des expertises psychiatriques de ces mêmes accusés.
Pour certains avocats, le psychiatre a probablement commis une faute professionnelle, qui pourrait conduire à l'écartement de ses expertises du dossier.