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Tentatives d'assassinats, morts suspectes, intimidations, utilisation de technologies de surveillance contre les membres de son propre parti : l'enquête "Rwanda Classified" révèle comment le pouvoir rwandais entend réduire au silence les voix critiques, à l'intérieur de ses frontières comme à l'étranger et en Belgique notamment, lit-on mardi dans le Knack, Le Soir et la RTBF.
L'enquête, en collaboration avec le collectif Forbidden Stories, a été menée par 50 journalistes de 17 médias dans 11 pays différents, et poursuit le travail d'investigation du journaliste John Williams Ntwali, décédé à Kigali en janvier 2023 dans des conditions troubles.
Le projet Rwanda Classified a aussi conduit le consortium à s'interroger sur les relations nouées entre les démocraties et le Rwanda et sur la manière dont la répression rwandaise se traduit en Belgique. L'enquête révèle ainsi de l'espionnage avec des agents sous couverture chargés d'intimider l'opposition, électronique via le logiciel Pegasus, des actions coups-de-poing lors de manifestations avec un groupe de "gros bras" proche de l'ambassade, jusqu'à des projets d'assassinats ciblés sur le sol belge.
Le gouvernement rwandais nie ces accusations. Toutefois, le Service de renseignement militaire (SGRS) a estimé qu'il était "presque certain" que les téléphones de Peter Verlinden, ancien journaliste de la VRT, et de sa femme Marie Bamutese "ont été compromis par le gouvernement rwandais ou à son instigation". L'enquête du parquet fédéral belge sur Pegasus se poursuit. Une autre enquête concerne des cas de harcèlement numérique à l'encontre de journalistes et professeurs belges spécialistes du Rwanda.