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Après plusieurs nouveaux incidents ce jeudi au procès des attentats de Bruxelles, on est finalement entré dans le "vif" du sujet en milieu d'après-midi avec l'attentat à la station Maelbeek. La cour d'assises de Bruxelles a en effet débuté, vers 16h15, l'audition du commissaire divisionnaire Koen Van Overtveldt, qui était directeur du SPC (la Police des Chemins de fer) de Bruxelles au moment des attentats du 22 mars 2016. Celui-ci a montré et commenté les vidéos dévoilant l'explosion dans la station de métro.
Le commissaire a tout d'abord expliqué les missions du SPC, qui dépend de la Police fédérale, et a situé, sur base d'images filmées par des drones, la station de métro Maelbeek à Bruxelles. Il a exposé que, peu après 08h00 le 22 mars 2016, à la suite des deux explosions à l'aéroport de Bruxelles-National à Zaventem, les services du SPC Bruxelles ont accordé "une attention accrue dans certaines gares et stations de métro", et ont procédé à "l'évacuation de BruNat", la station ferroviaire de l'aéroport.
A 09h10 et 29 secondes, une explosion s'est produite dans la deuxième voiture d'une rame de métro qui quittait la station Maelbeek. La rame venait de la station Schuman et se dirigeait vers celle d'Arts-Loi. Sur base des images de caméras de vidéo-surveillance de la Stib, l'auteur est vu descendant de la troisième voiture à Maelbeek, pour monter immédiatement ensuite dans la deuxième. Quelques secondes plus tard, il a déclenché sa charge explosive alors que la rame re-démarrait.
Des images de caméras à l'intérieur de la troisième voiture montrent les occupants propulsés après la déflagration puis fuir par une fenêtre brisée de la rame. "Les juges d'instruction ont été impressionnés par la sérénité des gens. Il n'y a pas eu de bousculades", a commenté le commissaire. D'autres images filmées dans la station montrent une lumière aveuglante suivie d'un filtre de poussière gris, puis laissant apparaître des personnes fuyant les lieux en courant. Quant aux images à l'intérieur de la deuxième voiture, elles n'ont pas pu être récupérées.
De nouveaux incidents
Comme convenu la veille, la police a remis aux avocats de la défense et au greffe les justifications des fouilles à nu des accusés détenus ce jeudi. Il s’agit d’un document de neuf pages, pour chaque accusé. Ces pages motivent les fouilles à nu par des risques d’attentats, d’évasion, de suicide de l’accusé, explique notre journaliste judiciaire Dominique Demoulin.
Nouveau cafouillage, ces documents, envoyés pour six des sept accusés détenus - tous sauf Osama Krayem - ont été transmis en néerlandais, alors que la langue de la procédure du procès est le français. Des documents justificatifs ont été transmis pour les audiences des 4 et 5 janvier, mais pas pour le 3, pourtant "promis sous serment" devant la cour d'assises par le commissaire général de la police fédérale mercredi, a regretté Me Paci, conseil de Salah Abdeslam. Tous ces documents doivent être traduits à l'audience pour être pris en compte, retardant encore le début des débats. Ce qui a commencé à être fait, avant qu'un nouvel incident ne se présente.
Les avocats de deux accusés sans mandat
Les conseils de Mohamed Abrini et d'Ali El Haddad Asufi ont annoncé, jeudi matin, au procès des attentats du 22 mars 2016, jugé devant la cour d'assises de Bruxelles, qu'ils sont désormais sans mandat pour représenter leurs clients. Ces derniers sont absents. Or, les débats ne peuvent se poursuivre si un accusé n'est ni présent ni représenté par son avocat.
L'audience est suspendue après ce nouvel incident. Un nouveau blocage. Soit la présidente désigne les mêmes avocats, soit elle désigne un autre avocat, mais celui-là n'aura aucune connaissance du dossier. Finalement, les avocats de Mohamed Abrini et d'Ali El Haddad Asufi, ont été désignés d'office par la présidente de la cour d'assises. Le procès peut donc se poursuivre.
Les victimes "très inquiètes"
Nous avons rencontré Philippe Vandenberghe, une des victimes des attentats du 22 mars, qui assiste au procès. Il se dit "très inquiet" en lisant les justifications des fouilles. "Les prévenus voulaient réaliser des actions violentes. Nous faisons confiance aux policiers, qui sont les seuls à pouvoir nous défendre ici".
Les avocats de la défense réagissent