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Theo Francken, député N-VA et ancien secrétaire d'État à l'Asile et à la migration, se montre particulièrement critique, vendredi, à l'égard de l'accord européen conclu la veille sur l'asile et la migration. "Il s'agit d'un accord faible, inapplicable et même perfide", estime-t-il.
Une majorité qualifiée s'est dégagée, hier/jeudi, parmi les États membres de l'UE sur une nouvelle politique européenne d'asile et de migration. Cet accord porte sur un mécanisme de solidarité entre États membres, obligatoire mais "flexible", pour mieux répartir la prise en charge de demandeurs d'asile, ainsi que sur une procédure accélérée, aux frontières extérieures de l'UE, pour l'examen des demandes et le renvoi des migrants n'ayant pas droit à l'asile.
Selon la secrétaire d'État actuelle à l'Asile et à la migration, Nicole de Moor, cet accord a franchi "un très gros obstacle".
L'ancien secrétaire d'État, lui, est moins optimiste. Selon lui, l'UE ne parviendra pas à organiser un filtrage et un retour rapide dans les pays en première ligne. "Les centres situés à l'intérieur des frontières européennes se rempliront inévitablement à court terme et deviendront la salle d'attente de l'Europe. Organiser un retour massif pour toutes les personnes rejetées est donc presque impossible", affirme Theo Francken qui plaide pour un traitement de ces procédures entièrement en dehors des frontières européennes.
Pour le député nationaliste, les tentatives d'immigration clandestine "ne devraient jamais déboucher sur des droits de séjour européens". "Tant que l'UE ne rejettera pas systématiquement ces demandes, elle perpétuera le système crapuleux de la traite des êtres humains. Seules une tolérance zéro sans faille à l'égard de la migration maritime irrégulière et des procédures d'asile en dehors des frontières européennes peuvent mettre un terme à ce chaos", conclut-il.