Partager:
Child Focus s'inquiète de la forte augmentation du nombre de dossiers d'atteinte à l'intégrité sexuelle des jeunes en ligne, dans son rapport annuel pour l'année 2022 publié jeudi. La Fondation qui oeuvre en faveur des enfants disparus et sexuellement exploités a ouvert une centaine de nouvelles affaires de "sextorsion" et plus d'une centaine de dossiers de "sexting" non consensuel l'an dernier.
Le constat est sans appel: "Child Focus n'a encore jamais reçu autant d'appels concernant l'atteinte à l'intégrité sexuelle des mineurs qu'en 2022", souligne l'organisation fondée il y a 25 ans dans la foulée de l'affaire Dutroux. Au total, elle a ouvert l'an dernier 109 nouveaux dossiers de "sextorsion", dans lesquels les jeunes victimes sont incitées à envoyer des photos ou vidéos dénudées d'elles-mêmes puis, sous la pression de rendre ces images publiques, se font extorquer de l'argent ou des images supplémentaires. Avant la pandémie de coronavirus et les périodes de confinement qui ont favorisé l'usage d'internet, ce type de violence représentait une cinquantaine de dossiers (46 en 2018 et 55 en 2019).
Child Focus a également enregistré 151 nouveaux dossiers de "sexting" non consensuel. Contraction des mots anglais "sex" et "texting", le terme renvoie à l'échange en ligne de messages, photos ou vidéos à caractère sexuel. Outre le nombre croissant de "dickpics" (des clichés de pénis), l'organisation remarque que de plus en plus de jeunes filles s'exposent sur des canaux tels que Telegram ou Discord. Grâce à une collaboration avec les principaux réseaux sociaux (Facebook, Instagram, YouTube, Twitter, TikTok ou encore Snapchat), la fondation peut supprimer rapidement des images dénudées diffusées sans le consentement de la victime.
L'organisme a par ailleurs ouvert 36 dossiers de grooming, un processus par lequel un adulte aborde intentionnellement des mineurs et les manipule à des fins sexuelles.