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Nous votons le 9 juin. Cinq ans sont passés depuis les dernières élections fédérales, régionales et européennes. Depuis, la popularité des partis s’est affaiblie ou renforcée. Dans "Dernière ligne droite", Martin Buxant reçoit à tour de rôle chaque Président de parti pour un entretien et une analyse. Le PTB a le vent en poupe en Wallonie et à Bruxelles. Comment expliquer ce succès ?
Le 26 mai 2019, le PTB (Parti du Travail de Belgique) fait la fête. Les résultats des dernières élections sont bons. Cinq ans plus tard, quelles sont les intentions de vote des électeurs ? Le PTB a-t-il toujours la cote ?
Que dit le sondage?
D'après le sondage réalisé par Ipsos pour RTL info et Le Soir, en Wallonie, le PTB s'est envolé. Il y a un an, il flirtait avec les 20% d'intentions de vote pour atterrir sous les 15% aujourd'hui. À Bruxelles, le parti des communistes passe de 12 à 17%.
Une suprise pour les citoyens?
Le PTB séduit donc les Wallons et les Bruxellois. "C'est un parti populiste. Ils essayent d'amasser tous ceux qui sont déçus. Ils profitent de ça en disant: "Nous on va changer le monde", ce qu'ils ne feront pas, c'est sûr, mais les déçus voteront pour eux", explique une passante rencontrée sur un marché pendant ce tournage. "Nous on va changer les choses, on est là, on pousse des gros coups de gueule.Vous voyez, les élus du PTB ils sont quand même assez corrosifs. Ils publient des vidéos où ils se lèvent au milieu du parlement", ajoute un électeur. Un autre passant précise : "Le PTB offre une oreille à tous les jeunes car Raoul Hedebouw n'a pas peur de dire ce qu'il pense. Il est fidèle à ses idées."
L'avis des politologues
Raoul Hedebouw, président du PTB, est la figure emblématique du parti et c'est un excellent communicant. "Il ne faut pas oublier que le PTB vise une population jeune, note Pierre Verjans, politologue à l'Université de Liège. Il a fait un effort énorme sur les réseaux sociaux, en tenant des discours que les jeunes de Bruxelles et de Wallonie peuvent entendre facilement. Il utilise à la fois son fond de commerce, la dénonciation du capitalisme, mais aussi les questions internationales, sur le choc de l'armée israélienne à Gaza par exemple, et là, il touche beaucoup de jeunes qui sont sensibles à ses questions-là."
Ces derniers sondages laissent penser que les francophones adhèrent à l'idéologie communiste. "Je pense que les gens font effectivement davantage abstraction, répond Pierre Vercauteren, politologue à l'UCLouvain. Il y a l'image générale d'un parti. Il n'y a pas, dans cet électorat, une recherche précise de la connaissance de la doctrine de ce parti et donc ce sont davantage des formules, des slogans et le fait de se présenter en alternative, qui séduit une partie de l'électorat."
À voir maintenant si ces intentions de vote se traduiront dans les urnes le 9 juin prochain.
Retrouvez Martin Buxant dans "Dernière ligne droite", du 19 au 24 mai, dans le RTL info 19h.