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Des associations réclament une loi pour protéger l'intégrité des personnes intersexes

Plusieurs associations réclament mardi, à l'occasion de la journée internationale des droits des patients, une loi interdisant les opérations chirurgicales non nécessaires sur les mineurs intersexes.

Les personnes intersexes naissent avec des variations des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas à la définition normative d'un homme ou d'une femme. Ces variations peuvent être observables dès la naissance (structures chromosomique et hormonale, organes génitaux) ou devenir apparentes plus tard (pilosité, masse musculaire, poitrine...). En Belgique, cela concernerait environ cinq naissances par jour, selon l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.

Ce phénomène naturel "ne présente pas de risque, sauf à de rares exceptions, pour la santé physique ou psychologique", affirment les associations RainbowHouse Brussels, çavaria, Prisme, Genres Pluriels, Intersekse Vlaanderen et Intersex Belgium.

Or selon ces dernières, bien que la Constitution belge garantisse le droit pour chaque personne à l'intégrité physique et que depuis 2002, il existe une loi consacrant les droits du patient, "les enfants intersexes subissent encore trop souvent des chirurgies lourdes qui visent à modifier certaines de leurs caractéristiques sexuées". Et ce, sans que la nécessité médicale ne soit toujours justifiée. Ces opérations "ont souvent pour seul objectif de faire correspondre l'enfant à une norme sociale binaire et hétéronormative, divisée entre le masculin et le féminin", regrettent-elles.

"Le consentement préalable, explicite, libre et éclairé requis pour procéder à une intervention sur une personne intersexe est rendu impossible tant il est entravé, au sein du secteur médical, par la pression normalisatrice et le manque de connaissances scientifiques à propos de l'intersexuation", déplorent-elles encore.

En février 2021, le Parlement fédéral avait adopté à l'unanimité une résolution demandant au gouvernement de mettre en place, en collaboration avec les associations représentatives, une législation en la matière. Deux ans plus tard, "rien n'a changé", déplore Charline Renard, de la fédération wallonne LGBTQIA+.

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