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Le ministre de la Défense, Theo Francken, n'exclut pas que des soldats belges soient rapidement déployés dans le cadre d'une force de paix internationale en Ukraine.
Après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit pour la première fois ouvert à des discussions directes avec Moscou pour mettre un terme au conflit armé, les pays ayant aidé l'Ukraine réfléchissent à la manière de réagir en cas de paix. "Si un accord sur l'Ukraine devait être conclu cette semaine, les garanties de sécurité seront discutées immédiatement. La France et l'Allemagne prendront l'initiative, avec un déploiement rapide de troupes, dont la Belgique fera très probablement partie", a souligné M. Francken au cours d'un débat d'actualité en commission de la Chambre.
Des discussions sont en cours "en Europe" sur une telle mission de maintien de la paix en Ukraine. "On en entend peut-être moins parler, mais ces discussions se poursuivent très activement en coulisses", a-t-il affirmé.
Le ministre N-VA n'en a pas moins rappelé les conditions qui devaient selon lui entourer une telle mission, notamment un soutien logistique et de renseignement des États-Unis et de l'OTAN ainsi qu'un "filet de sécurité" en cas de problème.
Se préparer à tous les scénarios
Que se passerait-il en cas d'accrochage avec des soldats russes? "Déclarera-t-on alors la guerre à la Russie ou que se passera-t-il ensuite ? Le rôle exact que jouera la Belgique dans le cadre d'une éventuelle mission de paix dépendra de la concrétisation finale, des besoins et de la forme de l'opération et fait actuellement l'objet d'un examen et d'une discussion plus approfondis. Comme je l'ai dit, cela se fera sous la direction des Français et des Britanniques, en collaboration avec tous les chefs d'état-major des pays concernés. Pour des raisons de sécurité et de discrétion, aucun autre détail ne peut être donné à ce sujet", a-t-il ajouté.
Des industriels belges en Ukraine
Le ministre s'est rendu il y a deux semaines en Ukraine en compagnie de son collègue des Affaires étrangères, Maxime Prévot, et du Premier ministre Bart De Wever. Une dizaine de représentants d'entreprises belges de la Défense les accompagnaient : Sabena Engineering, Thales Belgium, Patria Belgium Engine Center, John Cockerill Defense, FN Browning, Sioen, OIP, Exail, ILIAS et K&S Belgium. Des protocoles d'accord ont été conclus. L'Ukraine souhaite attirer des industriels européens afin qu'ils produisent de l'armement sur son sol.
Quelle assurance pour les travailleurs ?
La question est loin d'être évidente dès lors qu'il s'agit d'un pays en guerre, a fait remarquer M. Francken, en évoquant, parmi d'autres, la question de l'assurance du personnel qui serait dépêché sur place. "Alors, qui assurera ces travailleurs? Pratiquement personne ne veut le faire. Nous cherchons une solution à ce problème. La question a été soulevée de savoir si ces travailleurs pouvaient être enrôlés comme réservistes. Mais on ne peut pas les envoyer comme soldats, car on s'engagerait alors dans une guerre si quelque chose tournait mal. Cette question doit donc être examinée avec soin. Il s'agit de petites questions pratiques qui ne sont pas faciles à résoudre. Notre pays n'est pas le seul à être confronté à ces problèmes, d'autres pays le sont également", a expliqué M. Francken.
