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Vêtus de blanc et de pansements, en référence à un secteur "blessé", environ 300 travailleuses et employés des services d'aide et de protection de la jeunesse ont attiré, mercredi, l'attention du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur leurs conditions de travail "intenables" et les vécus "tragiques" des familles qui font appel à leurs services.
"Eh oh Glatigny, regarde un peu par ici!", ont-ils scandé place Surlet de Chokier à Bruxelles, avant qu'une délégation syndicale ne pénètre dans le bâtiment du gouvernement pour rencontrer un représentant de la ministre francophone de l'Aide à la jeunesse, Valérie Glatigny, de son collègue du Budget et de la Fonction publique Frédéric Daerden et du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet.
"Nous demandons que les normes négociées en 2013" pour refinancer et engager du personnel dans ces institutions "soient enfin appliquées", explique Pierre Boulanger, secrétaire permanent à la CSC. Les syndicats estiment que le budget initial de 6,5 millions d'euros ne suffit déjà plus. Cette enveloppe doit servir notamment à engager 47 équivalents temps plein dans les services agréés, "ce qui ne représente même pas deux personnes" pour les 26 services d'aide à la jeunesse (SAJ) et de la protection de la jeunesse (SPJ) en FWB, renchérit Stéphane Jaumonet, secrétaire fédéral à la CGSP Amio.
Entre les malades et les démissions dans un secteur devenu peu attractif, "nous avons tourné avec huit déléguées sur vingt pendant six mois, et trois sur sept pour l'accueil des nouvelles demandes", illustre Laetitia Delcour, du SAJ de Tournai.
"Tous les jours, une maman nous appelle car, en conflit permanent avec sa fille, elle n'en peut plus. On bricole des solutions et en attendant, on doit lui répondre qu'on sait, mais qu'on attend qu'une place se libère", exposent une assistante sociale et une éducatrice spécialisée du SAJ de Nivelles.