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Les familles monoparentales et les personnes âgées sont particulièrement frappées par le mal-logement en Belgique, or ces deux groupes sont majoritairement composés de femmes. Il est donc crucial de prendre en compte la dimension de genre dans la politique de logement en Wallonie, qui s'apprête à construire de nouveaux logements d'utilité publique pour un budget annoncé de 1,7 milliard d'euros. C'est ce qu'indique vendredi le Conseil wallon de l'égalité entre hommes et femmes (CWEHF) dans un communiqué.
Prix élevés, difficulté de trouver un logement adapté à sa configuration familiale, vieillissement du parc immobilier, paupérisation, listes d'attente pour l'octroi d'un logement social, marchands de sommeil, discriminations... Les personnes précarisées rencontrent de nombreux obstacles. Ces inégalités se sont renforcées avec la crise sanitaire si bien que les femmes sont plus exposées au risque de vivre dans un logement précaire, expliquait le CWEHF dans un avis rendu fin 2022.
Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, un budget initial d'1,7 milliard d'euros est consacré à la promotion de la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés ainsi qu'à la création de nouveaux logements d'utilité publique, rappelle le CWEHF. "Ces mesures devraient aider les populations bénéficiant de faibles revenus, et par conséquent, souvent confrontées au mal-logement, autrement dit, principalement les femmes. Mais le CWEHF constate que la dimension de genre n'est pas suffisamment intégrée."
L'organisme diffuse aujourd'hui/vendredi trois capsules vidéo pour sensibiliser le monde politique, les professionnels du secteur et le grand public. Il y réitère ses recommandations au monde politique, dont la suppression du statut de cohabitant légal, jugé injuste envers les femmes.
Le CWEHF recommande aussi de mettre à disposition des données genrées, de revoir les critères d'attribution des logements sociaux ou encore de renforcer la participation des femmes dans l'élaboration des projets de logements collectifs.