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Le gouvernement fédéral, qui devrait s'efforcer d'assainir le budget, "choisit une voie où l'amélioration du solde structurel est minime, voire nulle", a-t-on appris lors d'une séance d'information de la Banque nationale de Belgique (BNB) relative aux finances publiques.
Vendredi dernier, le gouverneur Pierre Wunsch avait tiré une fois de plus la sonnette d'alarme sur le déficit budgétaire belge. "À un moment donné, il faut une rupture fondamentale, radicale, avec la manière dont on fait de la politique", avait-il déclaré. Avec sa montagne de dettes, la Belgique pourrait à nouveau se retrouver dans le viseur de la Commission européenne, qui a appelé le Plat pays à la "prudence budgétaire".
Lors d'un webinaire, un économiste de la BNB, Stefan Van Parys, a expliqué que la Belgique se trouvait dans une zone "défavorable", avec un déficit et une dette élevés.
L'Espagne et l'Italie sont confrontées à la même situation, à la différence que leurs situations budgétaires affichent une meilleure forme, selon l'économiste. En outre, au cours des prochaines années, les dépenses liées au vieillissement de la population grimperont plus rapidement en Belgique, ce qui créera un risque de soutenabilité budgétaire à moyen et long terme.
D'après les calculs de M. Van Parys, il faudrait économiser environ 7% des recettes disponibles à moyen terme. Cet ajustement, qui relève du "strict minimum", porterait le taux d'endettement à 100% du PIB.
"Un changement de mentalité s'impose pour l'ensemble de la classe politique. Et j'espère que la population le comprendra. Je ne sais pas si cela a été choisi délibérément, mais l'entité qui devrait faire le plus d'efforts (le gouvernement fédéral, NDLR) choisit une voie où l'amélioration du solde structurel est minime, voire nulle", a déclaré l'économiste à propos des plans budgétaires soumis par la Belgique à la Commission européenne.