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Le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), a rencontré, jeudi en début de soirée, une trentaine d'étudiants qui s'étaient rassemblés dans le centre de Louvain pour dénoncer l'issue du procès lié à la mort de Sanda Dia. Ce jeune homme était décédé lors d'un bizutage organisé par des membres du cercle estudiantin Reuzegom.
La cour d'appel d'Anvers a condamné les 18 membres de ce cercle à des peines de travaux d'intérêt général. Depuis cet arrêt, les manifestations se succèdent pour dénoncer des peines trop clémentes et une justice de classe.
Jeudi, le ministre de la Justice est allé à la rencontre des étudiants. "La justice ne doit pas rester sourde aux questions et aux critiques qui émanent de la société à propos de cette affaire", a-t-il déclaré.
Stijn D'Hondt, un étudiant en Économie à l'initiative du rassemblement, a estimé qu'il existait de nombreux exemples de justice de classe, citant notamment des personnes ayant commis un petit délit et se voyant condamnées à une peine bien plus lourde (que celle dont les membres du cercle étudiant ont écopée). "C'est interpellant", a-t-il commenté.
D'après cet étudiant, le problème est structurel. "Ce procès a été injuste parce que nous vivons dans une société inégalitaire. Les membres du cercle Reuzegom connaissent les ficelles, ils ont su quoi faire pour brouiller les pistes", a-t-il estimé.
"Il ne faut pas sanctionner pour sanctionner. Les sanctions ont pour but de rendre les gens meilleurs, de les remettre sur la bonne voie", avait affirmé le ministre de la Justice en milieu de journée à la Chambre, devant les députés. Il a assuré que de manière générale les peines alternatives à l'emprisonnement garantissaient un risque de récidive nettement réduit.